Derrière les statistiques, les mutations parisiennes
Le musée de Carnavalet propose une exposition originale basée sur trois recensements de l’entre-deux-guerres, le premier à être nominatif. L’écriture des registres pourrait être transcrite par l’intelligence artificielle.
Un recensement de la population est d’abord beaucoup de chiffres, de données, de statistiques. Surtout concernant les près de 2,9 millions d’habitants de Paris entre les guerres. C’est sur ce matériel apparemment sec que le musée de Carnavalet, dédié à l’histoire de la capitale, a construit l’exposition «People of Paris 1926-1936». Plus précisément, sur les trois premiers recensements nominatifs des Parisiens en 1926, 1931 et 1936.
« Jusque-là, la capitale avait obtenu le droit de ne pas établir de listes de noms, contrairement à toutes les autres municipalités en France », « Notes Sandra Brée, historienne et démographe du Rhône-Alpes Historical Research Laboratory (LARHRA) du CNRS et co-commissaire de l’exposition. Sans aucun doute pour des raisons de coût.
Registres numérisés sur les terminaux interactifs
L’itinéraire répertorie donc les chiffres, les pourcentages, les pyramides d’âge et d’autres graphiques des registres composés de « fichiers ménagers » remplis par les résidents à l’époque. « Le fil de guidage de l’exposition est les colonnes trouvées dans ces registres: années de naissance, lieux de naissance, professions, quartiers … « , Explique Hélène Ducaté, directrice de mission scientifique au musée et co-commissaire. Ce sont les archives nationales qui non seulement préserve ces documents, mais les ont numérisées et les rend disponibles en ligne. Ils peuvent être trouvés dans des terminaux interactifs placés à la fin de la route de l’exposition.
Photographie en noir et blanc surplombant les bidonvilles de la région de Saint-Oouen à Paris en 1934.
Vue des bidonvilles de la région de Saint-ouen de Paris en 1934 par un photographe anonyme. Crédit: Paris Musés / Musée Carnavalet
D’une pièce à l’autre, nous apprenons que 29% de ceux de plus de 15 ne se sont pas mariés; cette moitié des couples qui n’avaient pas d’enfants; que le taux de fertilité était de 1,6 enfant par femme en 1926 et 1,2 en 1936; qu’il y avait 32 000 élèves dans les écoles de maternelle et élémentaires en 1926; que Porte Montmartre comptait 5 209 habitants en 1931, dont 44% étaient des étrangers; que 85% de (…)
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