De violentes manifestations en France maintiennent Macron chez lui
Le président français Emmanuel Macron a été contraint d’annuler dimanche une visite d’État en Allemagne, ce qui aurait été le premier événement de ce type en 23 ans alors que les émeutes se poursuivaient dans toute la France. La situation désormais incontrôlable a été déclenchée par le meurtre, le 27 juin, d’un jeune Arabe par un flic lors d’un contrôle routier en banlieue parisienne.
Plusieurs nuits d’émeutes et de pillages ont conduit à des milliers d’arrestations. Mais samedi soir, juste après les funérailles des jeunes tués, la violence s’est intensifiée. Le domicile d’un maire de banlieue au sud de Paris a été pris pour cible, et la femme et les enfants du maire ont été blessés alors qu’ils tentaient de fuir. Dans tout le pays, des dizaines de milliers de flics ont été déployés dans des points chauds violents.
Macron n’est pas étranger aux manifestations de masse, ayant fait face aux manifestations des gilets jaunes contre les taxes sur le carburant qui ont paralysé le pays en 2018 et 2019. Mais il y a plusieurs raisons pour lesquelles cette dernière explosion de colère publique contre l’injustice raciale pose un défi plus profond au président. Premièrement, cela survient quelques mois seulement après des manifestations nationales contre une réforme des retraites très impopulaire qui a fait chuter la popularité de Macron.
De plus, ces troubles actuels au carrefour de la race, de l’immigration et de l’application de la loi fournissent le fourrage parfait pour l’extrême droite, notamment Marine Le Pen du Rassemblement national (le deuxième parti le plus populaire du pays), pour lancer le gouvernement comme oisif face à l’anarchie et à la migration incontrôlée, deux questions qui agacent vraiment l’électorat français. Pendant ce temps, de l’autre côté de l’allée, l’extrême gauche dirigée par Jean-Luc Mélenchon s’est insurgée contre ce qu’ils qualifient de maintien de l’ordre raciste endémique.
Nous l’avons déjà dit, mais ce dénouement met à nouveau en évidence la difficulté inhérente à la tentative de Macron de s’accrocher intensément au centre politique, mettant en lumière l’adage selon lequel si vous essayez de plaire à tout le monde, vous finissez par ne plaire à personne.