Connaître votre ‘PLS’ de votre ‘Quoicoubeh’ ? Voici les nouveautés du Petit Robert français

Frapper les étagères françaises aujourd’hui est la nouvelle édition du dictionnaire Frances, Le Petit Robert.

Publié pour la première fois en 1967, le dictionnaire contient plus de 100 000 mots et expressions, et l’édition 2024 a introduit 150 nouveaux mots dans le lexique français.

La mise à jour comprend une sélection variée d’anglicismes, ainsi que des termes qui prévalent dans les sujets de société actuels tels que les rencontres en ligne, les peurs écologiques et le thème du genre.

Les ajouts « sont un miroir tendu à la société », explique Graldine Moinard, directrice éditoriale du dictionnaire, expliquant qu’ils reflètent les tendances des francophones actuels.

Voici la vérité.

Anglicismes

Alors que le dictionnaire concurrent Larousse affirme que certains anglicismes sont découragés et préfèrent mettre en avant les équivalents français en raison de la volonté d’organismes comme les gardiens de la langue française, le Académie Françaisepour garder les anglicismes hors de la langue française, Le Petit Robert ne voit pas cela comme un problème.

Des mots et des expressions comme flex office (un lieu de travail sans espace de bureau défini, permettant aux travailleurs de travailler à la fois à la maison et dans des espaces temporairement loués), écraser et spoiler sont tous familiers.

Cependant, des mots comme instagrammable (quelque chose qui semble assez beau pour être publié sur l’application de partage de photos Instagram) ou ghoster (to ghost – lorsque vous ignorez un partenaire romantique potentiel après un rendez-vous) peuvent soulever des sourcils. Il y a aussi bader, qui signifie être déprimé, qui vient du mot anglais bad.

Mais ce ne sont pas seulement des mots anglais qui entrent dans le dictionnaire cette année

Le statut du français en tant que langue mondiale apporte de nouveaux mots provenant d’autres cultures francophones. Par exemple, le mot belge gayolle (ou gayole signifiant une petite cage pour un animal, un but de football ou une prison) a été inclus, ainsi que le québécois infonuagique (le nuage).

Un reflet de notre temps

Qu’il s’agisse des évolutions sociétales ou des angoisses modernes, de nombreux ajouts cette année reflètent la vie française actuelle.

Le langage numérique et les progrès technologiques sont des aspects clés, avec de nouveaux mots et expressions tels que le « mtavers » (métavers), « le minage de cryptomonnaie », « cryptoart » et « le moissonnage de donnes » (data récolte).

Il y a aussi beaucoup de mots relatifs à l’écologie – le plus souvent en termes négatifs. « Greenwashing », « dette climatique », « microplastique » et « mgabassine » (récemment dans l’actualité alors que des militants en France cherchaient à arrêter la construction d’installations géantes de stockage d’eau) pointent tous vers des inquiétudes quant à l’état actuel de la planète.

Nous avons besoin de vocabulaire pour exprimer ces peurs, dit Moinard, soulignant d’autres nouvelles inclusions liées aux événements politiques récents tels que la zone faible mission (ZFE) et le nasser (policiers et officiers de justice entourant et encerclant les manifestants, un terme utilisé dans le cadre du maintien de l’ordre lors des manifestations contre réforme controversée des retraites) comme exemples des langues françaises qui doivent s’adapter aux nouvelles situations et aux nouveaux débats de société qui émergent dans le pays.

Autre exemple, complosphre, terme régulièrement trotté à propos de la pandémie de Covid-19. Le terme qualifie « le groupe de personnes qui participent à la diffusion d’idées considérées comme des théories du complot sur Internet ».

Enfin, il y a le mot mgenrer (malgenrer quelqu’un), qui désigne le fait d’attribuer à une personne, volontairement ou non, un genre auquel la personne ne se reconnaît pas.

« Le genre est un thème qui crée de nouveaux mots », explique Moinard, faisant référence aux discussions autour du genre qui prennent de plus en plus d’importance en France.

Borné pour être inclus

Premier ministre français lisabeth borné a été mis à l’honneur cette année dans le dictionnaire, aux côtés de l’économiste français Philippe Aghion et du nouveau Roi d’Angleterre, Charles III.

Le groupe paramilitaire wagner obtient également sa propre définition.

La jeunesse d’aujourd’hui

Le Petit Robert apporte des mots qui sont surtout utilisés par les jeunes, comme le précité bader ou tre en PLS, signifiant être dans un état d’effondrement » / s’effondrer / être déçu.

« PLS » signifie « Position Latrale de Scurit », signifiant allongé sur le sol en raison d’une détresse émotionnelle.

Il y a aussi le terme propagé par TikTok, « Quoicoubeh », qui consiste à tendre un piège verbal à un ami, un parent ou encore un professeur. Vous posez une question en marmonnant exprès la fin de la phrase. Votre interlocuteur est censé vous interroger :  » Quoi ? Et puis vous répondez  » Quoicoubeh !

C’est l’une des entrées les plus stupides de la liste, mais sa popularité ne peut être ignorée. La première fois que ce mot est apparu, c’était le 13 décembre 2022 sur le compte TikTok La Vache. En moins de quatre mois, #quoicoubeh a dépassé les 130 millions de vues sur le réseau social.

Brave new wor(l)d.

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