Condamné à 132 ans de prison en Tunisie, un homme a expulsé de la France malgré le risque de torture

Condamné à 132 ans de prison en Tunisie, un homme a expulsé de la France malgré le risque de tortureCondamné à 132 ans de prison en Tunisie, un homme a expulsé de la France malgré le risque de torture

À peine hors de détention, il revient peut-être déjà derrière les barreaux. Tandis qu’une décision de la Cour d’appel rendue en janvier dernier a interdit son extradition en TunisieMohamed Fahem a été renouvelé dans son pays d’origine par des agents du ministère de l’Intérieur ce vendredi 11 juillet. Il venait d’être libéré après six ans d’emprisonnement à Nanterre (Hauts-de-Seine).

« Nous n’avons plus de nouvelles de lui depuis », a déclaré ses avocats, mon Romain Ruiz, Léo Boxelé et Raphaël Kempf.

« Un risque élevé d’être torturé »

L’homme avait été condamné à six ans d’emprisonnement pour « Association pénale terroriste ». Après avoir purgé sa peine au Nanterre Prison Center, il a dû retrouver sa liberté ce vendredi matin. C’était sans compter sur les agents du ministère de l’Intérieur qui l’attendaient devant l’établissement lorsqu’il est parti, et qui l’a conduit à l’aéroport, un endroit réservé à son nom dans un avion à destination de Tunis.

En Tunisie, Mohamed Fahem a été condamné à 132 ans d’emprisonnement pour des faits terroristes sur lesquels ses avocats n’ont aucune information spécifique. Mais alors qu’il purgeait déjà une peine de prison en France, le président Kaïs Saiey a demandé qu’il soit extradé en Tunisie.

Demande rejetée en janvier dernier par trois juges spécialisés de la Cour d’appel de Paris, qui interdisait cette expulsion, en ce qui concerne les risques de torture auxquels Mohamed Fahem fait face dans son pays d’origine.

« Ils avaient clairement jugé que M. Fahem courait un risque excessivement élevé d’être torturé s’il était renouvelé et qu’il subirait une » justice flagrante «  », détaille ses avocats dans un communiqué de presse.

Nouvelle demande d’extradition, cette fois accepté

Cependant, il y a quelques jours, ses avocats apprennent que le ministère de l’Intérieur AA a demandé son extradition ce vendredi matin. Une audience est organisée jeudi de toute urgence, et cette expulsion est finalement acceptée par un juge dans les procédures sommaires de la Cour administrative de Cergy-Pontoise. « Nous avons été pris », me commente Léo Boxélé. « Nous avons essayé de saisir urgent le Conseil d’État jeudi soir. ». Mais lorsque leur appel est enregistré ce vendredi matin, leur client est déjà dans l’avion pour la Tunisie.

Si cette nouvelle demande d’extradition n’est pas illégale, « le ministère de l’Intérieur a fait si rapidement que nous n’avons pas eu le temps de le contester », a déclaré l’avocat. La défense de Mohamed Fahem, qui n’a pu apprendre d’une sœur de Tunis que leur client a atterri, voit avant tout dans cette décision un choix « politique » du gouvernement.

« Sans salir le sien, Bruno Retailleau livre notre client aux mains des tortionnaires », a écrit les trois avocats dans le communiqué de presse. « Nous nourrissons les plus grandes préoccupations pour notre client et pour ceux qui subiront la politique xénophobe de M. Retailleau, des deux côtés de la Méditerranée après lui. »

Article original publié sur bfmtv.com

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