Comment le Rassemblement national compte prendre le Parlement européen en otage
Problèmes avec Poutine
Mais il existe une autre raison pour laquelle le Rassemblement national cherche à forger des alliances ad hoc au lieu de former un supergroupe avec le conservateur ECR.
Son nom? Vladimir Poutine.
La proximité du parti français avec le président russe est une pomme de discorde de longue date avec le parti polonais ECR, hostile à la Russie et favorable à des liens forts avec les États-Unis.
Les positions de Matteo Salvini, opposé aux sanctions contre la Russie et dont le parti d’extrême droite, la Ligue, est membre de l’ID, constituent un autre obstacle à une alliance plus large entre l’ECR et l’ID.
Une stratégie de recherche d’alliances ponctuelles permettrait également au Rassemblement national, fondé par Jean-Marie Le Pen, de conserver certains liens avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’extrême droite, dont Marine Le Pen a récemment cherché à se démarquer. Même si l’AfD abandonnait l’ID, elle pourrait toujours unir ses forces avec le Rassemblement national sur des textes législatifs spécifiques.
En parallèle, le Rassemblement national peaufine son programme pour les élections européennes de juin, ont indiqué plusieurs hauts responsables du parti. Pour l’instant, le seul thème dévoilé publiquement est l’idée historique du parti d’une « Europe des nations », dans laquelle l’UE se limiterait à une coopération sporadique entre certains pays membres.
Bardella devrait dévoiler le reste du programme lors de son premier meeting de campagne à Marseille, dans le sud de la France, le 3 mars.
Sarah Paillou a rapporté depuis Paris, Nicolas Camut depuis Bruxelles.