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Comment la France contribuera à décider des élections européennes de 2024

Avec près de 50 millions d’électeurs éligibles et plus de 80 sièges, la France a plus de poids dans le choix du prochain Parlement européen que tout autre pays, à l’exception de l’Allemagne. A l’approche des élections européennes, RFI s’intéresse aux candidats et aux modalités de vote attendues des électeurs français.

Alors que les scrutins s’ouvrent à partir du 6 juin dans d’autres parties de l’Union européenne, le vote a lieu en France métropolitaine le 9 juin.

Il est ouvert à tous les citoyens français inscrits âgés de 18 ans et plus, ainsi qu’aux ressortissants de l’UE résidant en France.

Les sondages décideront qui siégera au Parlement européen pour les cinq prochaines années.

C’est aussi l’occasion d’un affrontement de mi-mandat entre rivaux français en amont des prochaines élections nationales de 2027, notamment entre les centristes du président Emmanuel Macron et ses challengers d’extrême droite.

Voici ce qu’il faut savoir sur les élections européennes en France.

Combien de sièges la France obtient-elle au Parlement européen ?

La France occupera un nombre record de sièges au prochain Parlement européen : 81, soit deux de plus qu’elle n’en détient actuellement.

En effet, le Parlement obtient 15 sièges supplémentaires, destinés à rééquilibrer la représentation conformément aux derniers chiffres de la population. Il poursuit également le processus de restructuration du Parlement depuis que le Royaume-Uni a quitté l’UE en 2020, ce qui a vu certains sièges supprimés et d’autres redistribués.

La France est l’un des 12 États membres à bénéficier de la dernière refonte. Elle reste le deuxième pays au parlement après l’Allemagne, qui arrive en tête avec 96 sièges sur un total de 720.

Les sièges sont répartis en fonction de la taille de la population des membres de l’UE, ce qui signifie que l’Allemagne, la France et l’Italie obtiennent le plus et Chypre, le Luxembourg et Malte le moins.

Les députés assistent à une session au Parlement européen le 23 avril 2024.
Les députés assistent à une session au Parlement européen le 23 avril 2024. AP – Jean-François Badias

Quels sont les plus grands groupes français au Parlement européen ?

Depuis les dernières élections européennes de 2019, la délégation centriste Europe Ensemble est le plus grand groupe français au Parlement.

Il est composé du parti Renaissance de Macron et d’une poignée d’alliés plus petits, libéraux et pro-européens.

La liste, qui s’associe à d’autres centristes à travers l’UE au sein du groupe international Renew Europe, détient 23 des 79 sièges actuels de la France.

En deuxième position se trouve le Rassemblement National, le parti d’extrême droite français anciennement connu sous le nom de Front National.

Avec 18 sièges, il est le plus grand parti français au Parlement et l’un des plus grands partis du groupe eurosceptique Identité et Démocratie, aux côtés de la Ligue italienne et de l’Alternative pour l’Allemagne.

Derrière eux se trouvent les écologistes et leurs alliés régionaux, qui font ensemble partie de l’Alliance libre européenne des Verts. Ils représentent 12 des sièges du Parlement français.

Le parti de droite Les Républicains (LR) détient sept sièges. Il constitue avec ses alliés les centristes (un siège) la section française du groupe parlementaire conservateur du Parti populaire européen.

Les socialistes et les autres partis de centre-gauche regroupés au sein de l’Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates à l’échelle européenne détiennent sept sièges, tandis que les partis de gauche radicale dirigés par France Insoumise, qui fait partie du groupe La Gauche au Parlement européen, en détiennent six.

Les cinq sièges restants en France sont répartis entre les candidats indépendants (quatre) et la Reconquête (un), le parti d’extrême droite fondé par l’ancien expert Eric Zemmourin en 2021.

Son parti n’existait pas encore au moment des dernières élections européennes, mais il a obtenu son député européen lorsqu’un député du Rassemblement national en exercice a changé d’allégeance à mi-mandat.

Quels sont les principaux candidats français ?

La France compte comme une circonscription nationale unique aux élections européennes, ce qui signifie que tout le monde dans le pays choisit entre les mêmes candidats.

Chaque parti présente une liste de candidats, les sièges remportés étant attribués du haut vers le bas.

En tête de liste de Macron se trouve la relativement inconnue Valrie Hayer, une eurodéputée de la Renaissance qui est passée de la politique locale à la politique européenne en 2019.

Elle a fait grand cas de ses références européennes, ainsi que de son origine rurale en France.

Valrie Hayer, première candidate du parti Renaissance aux élections européennes, lors d'un débat au Parlement européen le 12 mars 2024.
Valrie Hayer, première candidate du parti Renaissance aux élections européennes, lors d’un débat au Parlement européen le 12 mars 2024. FRÉDÉRIK FLORIN / AFP

Son principal challenger est Jordan Bardella, du Rassemblement national, qui tient également à se présenter comme un ami des agriculteurs français.

Le président du parti, le jeune successeur de Marine Le Pen, est également député européen et insiste sur le fait qu’il veut changer l’UE de l’intérieur.

Il se présente sur la promesse de défendre les intérêts français, que ce soit en définissant une politique agricole nationale ou en imposant des politiques d’immigration plus restrictives.

Jordan Bardella, du Rassemblement national, assiste à une séance au Parlement européen le 16 janvier 2024.
Jordan Bardella, du Rassemblement national, assiste à une séance au Parlement européen le 16 janvier 2024. AFP – FRÉDÉRIK FLORIN

Parmi les autres candidats français figurent l’avocate écologiste Marie Toussaint, tête de liste des écologistes pour la première fois, et Manon Aubry, ancienne militante de l’association de lutte contre la pauvreté Oxfam, qui se présente pour la France insoumise pour la deuxième élection consécutive.

Les Républicains et les sociaux-démocrates s’en tiennent également à leurs choix respectifs de 2019 : François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie devenu député, et Raphal Glucksmann, un ancien journaliste qui plaide pour l’utilisation des pouvoirs de l’UE pour protéger les travailleurs et imposer des réglementations climatiques.

Pendant ce temps, Marion Marchal, la nièce de Marine Le Pen et autrefois étoile montante du parti familial, se présente comme candidate de premier choix de la Reconquête après avoir changé d’allégeance.

De gauche à droite : Marie Toussaint des Écologistes, Marion Maréchal de Reconquête, Valérie Hayer de Renaissance, Raphael Glucksmann du Parti Socialiste, François-Xavier Bellamy des Républicains et Jordan Bardella du Rassemblement National lors d'une réunion avec le groupe de pression patronal français Le Medef à Paris le 18 avril 2024.
De gauche à droite : Marie Toussaint des Écologistes, Marion Maréchal de Reconquête, Valérie Hayer de Renaissance, Raphael Glucksmann du Parti Socialiste, François-Xavier Bellamy des Républicains et Jordan Bardella du Rassemblement National lors d’une réunion avec le groupe de pression patronal français Le Medef à Paris le 18 avril 2024. AFP – GEOFFROY VAN DER HASSELT

Comment les Européens en France vont-ils voter ?

Depuis plusieurs mois, les enquêtes d’opinion placent régulièrement le Rassemblement national en tête.

Les derniers sondages montrent qu’il obtient plus de 30 % des voix, un gain significatif par rapport aux 23 % remportés en 2019, et bien devant les centristes de Macron.

Ils sont dans les sondages à environ 17 pour cent, soit environ 5 pour cent de moins qu’en 2019.

Les écologistes devraient également faire pire, passant de 13 à environ 8 pour cent.

Le seul autre bloc qui semble pouvoir réaliser des gains significatifs est le centre-gauche, qui obtient entre 13 et 14 pour cent des sondages, soit plus du double des 6 pour cent remportés la dernière fois.

Les Républicains et la France Insoumise devraient rester à peu près stables, autour de 7 pour cent chacun.

Reconquest espère faire ses débuts aux élections européennes avec au moins 5 pour cent des voix, la part minimale requise pour remporter un siège. Les derniers sondages indiquent que le seuil sera presque franchi.

Combien de Français votent aux élections européennes ?

Une partie de la difficulté de faire des prédictions sur les élections européennes est qu’il n’est pas clair qui sera présent. Généralement, moins d’électeurs participent aux élections nationales, et un faible taux de participation peut offrir une ouverture aux partis qui auraient du mal à s’implanter dans leur pays.

En 2019, un peu plus de 50 % des électeurs français éligibles ont participé, le taux de participation le plus élevé depuis 1994, en partie dû à l’engagement croissant des jeunes générations.

Quelque 49,7 millions de personnes ont cette fois-ci le droit de voter en France, dont environ quatre millions de primo-votants. On s’attend à ce qu’ils contribuent à poursuivre la tendance à une participation croissante, même si la manière dont ils voteront est plus difficile à prédire.

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