Berlin se réchauffe aux plans français « Acheter européen »

Avec la menace d’un nouveau programme de subventions américaines qui pourrait toucher l’industrie européenne, l’Allemagne abandonne ses objections de longue date à des programmes tels que la loi française « Acheter en Europe », a rapporté Politico.

La sympathie croissante de Berlin pour l’approche française est un signe clair que l’Allemagne craint que l’ordre commercial traditionnel ne se désintègre alors que Washington suit l’exemple de la Chine avec un soutien gouvernemental massif à l’industrie. En tant que l’un des pays les plus libéraux de l’UE sur le plan commercial, l’Allemagne s’est généralement opposée aux propositions françaises d’une stratégie industrielle interventionniste, estimant que de telles mesures violeraient le tabou du libre-échange.

Mais maintenant, les calculs changent avant une réunion des ministres du commerce de l’UE à Bruxelles vendredi et une réunion entre le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre français Elisabeth Born à Berlin.

L’ordre du jour des deux réunions sera la loi américaine sur la réduction de l’inflation, qui prévoit 369 milliards de dollars de subventions et d’allégements fiscaux pour les entreprises vertes aux États-Unis. Les pays de l’UE craignent que la loi américaine n’aspire les investissements hors d’Europe et n’apprécient pas les dispositions discriminatoires qui encouragent les consommateurs à « acheter américain » lorsqu’il s’agit d’acheter une voiture électrique.

Le temps presse pour les négociations avec les États-Unis et le peu d’espoir d’un accord, les responsables allemands parlent maintenant ouvertement non seulement d’allouer des milliards de subventions gouvernementales aux technologies vertes clés telles que les batteries, l’énergie éolienne ou l’hydrogène, mais aussi de créer des exigences qui, à au moins dans une certaine mesure favorisent la production européenne.

Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a déclaré que l’UE avait besoin d’une réponse décisive à la loi américaine, déclarant au quotidien allemand Handelsblatt qu’elle exigerait une approbation plus rapide des décisions en matière d’aides d’État par la Commission européenne, davantage de subventions et l’achat de produits locaux.

Ce dernier point est crucial car il frôle la loi « Buy European » réclamée par le président français Emmanuel Macron, qui favoriserait l’utilisation de composants européens dans les industries critiques. Cependant, cela risque de déplaire aux autres partenaires commerciaux, car ils seraient désavantagés.

Bien que de telles dispositions puissent aider l’UE à éviter un exode des industries clés et garantir que le bloc reste dans la course pour produire des technologies propres de nouvelle génération, y compris les voitures électriques, elles sont considérées comme un sacrilège dans le système commercial international.

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