(AVIS) Réflexions sur la culture de la contestation en France

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« Qui t’entendra si tu ne cries pas ? Qu’est-ce qui changera si vous restez assis ? C’est le mémo ancré dans la culture française.

Le 27 juin, je terminais mon quatrième mois de voyage en Asie du Sud-Est lorsque les échos sonores des violentes émeutes, suite à la fusillade mortelle de Nahel, 17 ans, par un policier de la banlieue parisienne, m’ont replongé dans le réalité d’un monde de désarroi que j’ai momentanément cessé de voir alors que je profitais des merveilles de la randonnée.

L’enregistrement vidéo partagé publiquement de la fusillade du garçon a alimenté la colère de milliers de Français qui ont organisé de violentes manifestations pendant sept nuits consécutives.

Je regardais mon pays brûler une fois de plus, mais cette fois, la distance m’a donné un espace pour réfléchir à la culture de protestation avec laquelle j’ai grandi.

Depuis que j’ai été loin de la France, on m’a souvent demandé : est-il vrai que les Français aiment manifester ? La réponse courte est, oui, les gens expriment leurs griefs politiques dans la rue comme une pratique courante, mais non, les gens ne le font pas. comme protester parce que si tout allait bien, ils n’auraient pas besoin de défiler dans les rues. Qui t’entendra si tu ne cries pas ? Qu’est-ce qui changera si vous restez assis ? C’est le mémo ancré dans la culture française.

Pendant mes années de lycée, la meilleure nouvelle que la plupart des élèves pouvaient recevoir était les rumeurs matinales selon lesquelles nous les étudiants se mettaient en grève avant le début des cours, car, la plupart du temps, nous n’était pas d’accord avec les nouvelles réformes concernant l’éducation ou les actions contre le changement climatique qui ont été votées. Le frisson de voir vos amis courir vers vous avec un sourire sur leurs visages alors qu’ils crient que nous allons faire une grève scolaire, lorsque vous sortez de votre trajet en bus de 8 heures du matin, est inégalé. Les étudiants se sont rassemblés devant les portes de l’école où un tas de poubelles, amassées par les plus dévoués d’entre nous, a créé un blocus pour empêcher les étudiants d’entrer dans l’établissement (élément de base des manifestations scolaires), tandis que la foule a inventé un nouveau chant qui résonnerait dans les rues pendant les heures à venir.

Ces grèves scolaires du matin ont été la première phase d’une longue journée de protestation. Dans l’après-midi, des milliers d’étudiants, qui ont fait le même coup dans leurs écoles, se sont blottis au lieu de rassemblement choisi et ont défilé ensemble.

L’effervescence de manifester à Paris tend à réveiller un engouement collectif qui pousse des foules à s’y joindre, dont certaines malheureusement, comme protester. Ces émeutiers opportunistes sont souvent des groupes d’amis attirés par l’effet de foule, sans forcément partager le projet protestataire, et qui aiment participer à des manifestations dans le seul but de casser des choses. Communément appelé casseurs (casseurs), ils s’immergent dans la foule et profitent de son élan pour casser des vitrines, voler des magasins et brûler des voitures en marge des manifestations.

Ayant grandi dans le centre de Paris, haut lieu de la contestation, j’ai été témoin au fil des ans de la frustration croissante des commerçants et des autorités policières alors que je les regardais barricader les vitrines des magasins avec d’épais panneaux de bois en prévision des escalades attendues les jours de manifestation. La violence croissante utilisée par ces casseurs au fil des ans, a fait basculer la dynamique des protestations en France vers une violence croissante.

Le 14 juillet 2019, je me promenais sur la célèbre avenue des Champs Elysées à Paris avec un couple d’amis, lorsque nous avons remarqué un nombre inhabituel de policiers dans les rues. Cette nuit-là, l’équipe algérienne de football avait remporté un match qui assurerait sa place en finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Cette victoire a été largement célébrée par la communauté franco-algérienne en France. Alors que les supporters commençaient à affluer sur l’avenue en agitant de la fumée colorée et des drapeaux algériens, j’ai réalisé que toutes les rues de liaison étaient fermées par des barrages de police. Un de mes amis s’est enthousiasmé car c’était sa première manifestation, et quand on est parisien, participer à une manifestation est un rite de passage tacite. Tout ce que j’ai vu, c’est qu’il n’y a pas d’issue. Les autorités nous enfermaient dans leur enclos artificiel où nous finirions par être gazés ou piétinés si nous restions plus longtemps. Je regarde mon ami, lui dit qu’il n’y a aucune raison de comme cela, et s’est promené (ne courez jamais) en négociant avec les policiers pour les convaincre de nous laisser sortir.

Le débordement décrivant les actions violentes des supporters de football a ensuite été rapporté par les médias, alors que tout ce dont je me souvenais de cette nuit était d’avoir été piégé et effrayé parce que les policiers n’arrêtaient pas de refuser mon droit de passage lorsque j’essayais de quitter l’avenue alors que des gaz lacrymogènes étaient lancés. devant une foule de supporters pacifiques et joyeux.

La réalité de notre culture contestataire en France est plus complexe qu’une question « oui » ou « non ». Le sentiment d’impunité pour les émeutiers qui causent de grands dommages aux biens privés et publics et l’utilisation disproportionnée de la brutalité par les policiers sont un fléau persistant qui assombrit souvent la motivation des manifestants à manifester en premier lieu. Aujourd’hui, la plupart des manifestations en France, qu’elles soient des éclats de joie ou de colère, se transforment en un jeu du chat et de la souris entre forces de l’ordre et manifestants, aux dépens de manifestants pacifiques dont la voix est étouffée par le bruit des éclats de verre, de journalistes qui aveuglés par les gaz lacrymogènes et les citoyens locaux qui regardent inexorablement leurs voitures s’enflammer. Bonnie White/Rappler.com

Bonnie White est une bénévole de Rappler. Elle a grandi au cœur de Paris, en France, dans le hotspot de la contestation. Voyager à travers le monde en Nouvelle-Zélande puis se balader en Asie du Sud-Est lui a donné le temps et l’espace pour réfléchir avec du recul sur sa vie passée en France dans le cadre de sa quête identitaire.

Les opinions exprimées par l’auteur sont les siennes et ne reflètent pas les opinions ou les positions de Rappler.

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