Alliance sahélienne : le Mali, le Burkina Faso et le Niger forment un nouvel pacte de défense

Trois pays clés du Sahel en Afrique ont formé un pacte défensif, selon le chef militaire du Mali. Cela survient alors que la France a déclaré que son ambassadeur était effectivement assiégé au Niger après un coup d’État. Des coups d’État ont également touché le Burkina Faso et le Mali.

Le président de transition par intérim du Mali, Goita Assimi, a écrit en ligne : « J’ai signé aujourd’hui avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la Charte Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) pour établir une architecture de défense et d’assistance collective. mutuelle au bénéfice de nos populations.»

Au Niger, qui se dit confronté à des menaces d’opération militaire de la part de la France et d’autres États africains, l’ambassadeur de France vivrait de « rations militaires », selon le président français.

« Au moment où nous parlons, nous avons un ambassadeur et des diplomates qui sont littéralement retenus en otage à l’ambassade de France… Ils empêchent les livraisons de nourriture. » L’ambassadeur est effectivement assiégé depuis le coup d’État de fin juillet au Niger.

Alors que d’autres États africains membres de la CEDEAO envisagent des opérations militaires, plusieurs États liés au Niger se sont empressés de promettre leur soutien, dont beaucoup ont récemment connu des coups d’État. La lutte est désormais engagée pour le Sahel. De nombreux médias du Golfe et du Moyen-Orient y prêtent une attention particulière.

Les forces de sécurité nigériennes se préparent à disperser les manifestants pro-junte rassemblés devant l’ambassade de France, à Niamey, la capitale du Niger, le 30 juillet 2023. (crédit : REUTERS/Souleymane Ag Anara)

En effet, le Sahel est à bien des égards une extension du Moyen-Orient. Il a des liens historiques avec des tribus liées au Soudan, lui-même en guerre civile. Au Soudan, l’armée a pris le dessus sur le plan diplomatique, mais les RSF, d’origine tribale, qui défient l’armée, exercent une profonde influence.

Signaler pour former une alliance

Ce que l’on sait, c’est que le Mali, le Burkina Faso et le Niger signalent qu’ils forment une alliance. L’Afrique ne compte pas beaucoup d’alliances militaires de ce type.

Historiquement, depuis leur indépendance, de nombreux pays africains ont préféré des politiques de non-intervention dans les affaires des autres, mais cela ne signifie pas que tout était pacifique. Il y a eu des guerres majeures au Biafra et au Katanga, respectivement au Nigeria et au Congo.

La guerre froide s’est déroulée dans des pays comme l’Angola. La Rhodésie et l’Afrique du Sud se sont battues contre les tentatives visant à renverser le régime de la minorité blanche. Idi Amin a envahi la Tanzanie et a été expulsé à cause de cela. Il y a eu un génocide au Rwanda et ses conséquences ont conduit à une guerre massive au Congo, à laquelle de nombreux pays ont participé. Les djihadistes ont envahi le Sahel, détruisant la Somalie et massacrant la population au Nigeria et dans de nombreux pays.

Néanmoins, les alliances comme celles qu’avaient les États européens avant la Première Guerre mondiale n’étaient pas la norme en Afrique. Cette alliance sahélienne est différente. Ce n’est pas comme la CEDEAO ou d’autres groupements. « Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties », précise la charte du nouveau groupement du Sahel, selon Al Jazeera.

Le média pro-Iran Al-Mayadeen a exprimé son intérêt pour la nouvelle alliance. Il prédit que la CEDEAO va désormais « craquer », ce qui constitue apparemment un revers pour l’Occident, notamment la France, le Royaume-Uni et les États-Unis. Cela pourrait affecter, entre autres États, le Tchad, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Le média Al-Aïn dans le Golfe, qui publie fréquemment des articles sur la manière dont les coups d’État au Sahel reflètent le déclin de l’influence française, publie un article sur la nouvelle alliance. Il souligne que les pays concernés disposent de forces armées réduites. Le Niger ne peut apparemment déployer que 20 000 soldats, avec seulement l’équivalent de plusieurs régiments capables de mener de véritables combats soutenus.

Ceci malgré les investissements que les États-Unis, la France et d’autres ont réalisés au Niger pour aider ses forces armées avant le coup d’État. Ces pays manquent également d’avions de combat et d’autres équipements. Néanmoins, ils peuvent avoir des amis à l’étranger, comme l’Iran, la Russie et la Chine, qui ont des intérêts dans la région. Les pays auxquels ils pourraient devoir s’opposer disposent également d’armées relativement faibles.

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