L’accusé sera entendu la dernière fois par le tribunal pénal
Après Trois mois de procèsJoël le Scouarnec sera entendu une dernière fois par la Cour pénale de Morbihan. A jugé en Vannes pour les viols et les agressions sexuelles sur 299 victimes, la plupart d’entre eux étant mineurs au moment des événements, le chirurgien aura donc une dernière occasion d’expliquer ce mardi 20 mai, avec un peu plus d’une semaine du verdict, attendu le 28 mai.
Au cours des premières semaines d’audiences, l’ex-US de 74 ans avait d’abord reconnu les faits un par un, sur les témoignages et les débats. Mais le 20 mars, le procès a connu un tournant. Interrogé par son avocat, moi Maxime Tessier, l’accusé, qui risque une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison, reconnu ce jour-là tous les faits qui sont reprochés pour lui.
Cette dernière interrogation de Joël Le Scouarnec aura lieu le lendemain d’une journée consacrée aux échecs des institutions médicales qui ont permis au chirurgien de continuer à faire de l’exercice après 2005, lorsque ce dernier a été condamné à la détention des images pornographiques juvénières.
« C’est l’essai d’un système »
En 2006, Joël Le Scouarnec a ainsi été créé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital Quimperlé, à Finistère, tandis que le directeur de l’établissement était au courant de cette condamnation.
Le chirurgien avait également averti le directeur de l’hôpital Jonzac de sa condamnation, mais ce dernier l’a toujours embauchée en 2008.
« Nous avions un tel besoin de chirurgiens (…), je ne vois pas pourquoi je ne l’aurais pas pris », a-t-elle expliqué lundi au Vannes Court.
En parallèle, sur les marches du Palais de Justice de Vannes, un collectif de victimes a exhorté lundi le responsable politique et l’ordre des médecins de s’engager à de fortes mesures contre le pédocme dans les zones médicales. « Plus jamais », scandèrent une vingtaine de victimes et de proches, soutenus par des associations et des syndicats.
« Ce procès n’est pas seulement celui d’un homme, c’est le procès d’un système, celui des échecs institutionnels en série, des complications passives, des alertes ignorées, des responsabilités diluées, une lenteur judiciaire, un manque de coordination, une culture de silence … c’est un laboratoire de défauts systémiques dans notre pays », ils ont déploré.