Comment protéger les variétés végétales françaises menacées
Plus de 400 plantes sont protégées en France mais il faut faire davantage pour les sensibiliser au public
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Alors que les oiseaux et les animaux soumis à des ordonnances de protection similaires sont relativement bien connus, la vie végétale en voie de disparition est moins exposée.
Une liste des personnes menacées a été établie pour la première fois en 1982 et a été légèrement modifiée au fil des années.
Les plantes inscrites sur la liste sont protégées au niveau national, régional ou local, car elles sont rares, menacées d’extinction ou considérées comme faisant partie du patrimoine vivant local.
L’ordonnance de protection précise qu’ils ne doivent pas être détruits, coupés, mutilés, déterrés, récoltés ou transplantés, transportés, utilisés, mis en vente ou achetés en totalité ou partiellement.
Les poursuites sont rares, mais pas impossibles
Peu de poursuites sont engagées en vertu de la loi, selon la police française de l’environnement, l’OFB. Il indique que 10 affaires ont été portées devant les tribunaux en 2023 et que 22 affaires sont en cours, qui ne seront pas toutes portées devant les tribunaux.
Curieusement, certaines plantes de la liste, comme l’oreille dours, ont des variétés cultivées qui sont vendues dans les jardineries.
D’autres surprises incluent l’ache rampante, étroitement apparentée au céleri cultivé, et le bouleau nain (bouleau nain), une variété arbustive du bouleau commun.
Il existe même un chardon protégé, le chardon de Brard, que l’on trouve sur le versant ouest des Alpes du sud de la France.
Une liste complète des plantes est disponible à l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) ici : tinyurl.com/protect-plants.
L’UICN dispose d’une liste complète
L’organisme chargé de protéger les animaux et les plantes rares, le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), possède une liste de plantes menacées plus longue que les 400 du gouvernement.
Il affirme que 742 espèces de plantes sont menacées d’extinction en France métropolitaine. La liste a été établie et publiée en 2019, après trois années de recherches intensives. Au total, 4 982 espèces végétales différentes ont été recensées en France.
L’UICN répertorie deux plantes éteintes, la cotonnire nglige (filago négligéa) et une violette, la violette de Cry (viola cryana).
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D’autres, comme la spiranthe dt, une orchidée blanche des pâturages humides et des tourbières, était autrefois présente partout en France mais n’existe désormais que dans les réserves naturelles aménagées.
Pivoine indigène, la pivoine mle (paeonia mascula) est répertoriée comme ayant été observée à l’état sauvage mais vulnérable. Autrefois répandu dans les jeunes chênaies de toute la France, il est aujourd’hui rare.
La présidente de la branche française de l’UICN, Maud Lelivre, a déclaré à The Connexion que la différence entre la liste nationale des plantes protégées et celle de l’UICN était que davantage de données étaient disponibles lorsque les équipes de recherche de l’UICN travaillaient, et parce qu’il y avait une plus grande sensibilisation aux le nombre de constructions sur des sites vierges au cours des 40 dernières années, qui menacent certaines plantes.
La troisième raison est que les plantes sont sensibles au changement climatique, dont nous savons désormais qu’il se produit plus rapidement que prévu, a-t-elle déclaré.
La mobilisation du public est essentielle
Mme Lelivre a déclaré qu’il était plus difficile de mobiliser le public sur la nécessité de protéger les plantes que sur les animaux, mais tout aussi important.
Elle a évoqué des plans d’action nationaux, similaires à ceux utilisés pour la réintroduction des ours dans les Pyrénées, en faveur des plantes.
La plus connue d’entre elles concerne la saxifrage de Gizia (saxifraga giziana), une plante inscrite sur la liste rouge, c’est-à-dire en danger d’extinction.
Habituellement présente dans les montagnes du Jura mais menacée par des sécheresses répétées, la plante fait désormais l’objet de mesures particulières, notamment la collecte de graines et la réintroduction dans les zones où elle a disparu.