La France continuera de soutenir l’unité et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine
Merci Madame la Présidente,
A titre de remarques préliminaires, la France note que le format de la réunion d’aujourd’hui est inhabituel.
La Russie convoque aujourd’hui une réunion d’urgence et dépeint une Bosnie-Herzégovine au bord de l’effondrement. La France ne partage pas ce bilan dramatique de la situation, même si l’attitude des dirigeants de la Republika Srpska nous inquiète. Le mois dernier, la décision du Conseil européen d’ouvrir les négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine a envoyé un signal clair : l’avenir de la Bosnie-Herzégovine, comme celui de l’ensemble des Balkans occidentaux, est dans l’Union européenne, au bénéfice de tous leurs citoyens. . La France regrette que cette décision ait été suivie de graves menaces contre l’unité du pays de la part du président de l’entité Republika Srpska, M. Milorad Dodik.
La France condamne l’adoption par l’Assemblée nationale de la Republika Srpska, le 19 avril, des projets de lois sur les élections, les référendums et l’immunité, ainsi que du projet de loi sur les « agents étrangers ».
Ces mesures portent atteinte à l’ordre constitutionnel de la Bosnie-Herzégovine. Le projet de loi sur les agents étrangers met en péril la préservation d’un environnement favorable à la société civile, aux médias et à la liberté d’expression. La France appelle les dirigeants de la Republika Srpska à mettre un terme à ces initiatives qui renforcent les perspectives d’adhésion du pays à l’Union européenne.
Nous ne partageons pas la présentation russe d’une situation sécuritaire très dégradée en Bosnie-Herzégovine, mais la rhétorique nationaliste et les menaces de sécession de la part du président de l’entité Republika Srpska mettent en péril la stabilité du pays et de la région. Témoin des accords de Dayton-Paris, la France continuera à soutenir l’unité et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. Nous sommes convaincus que tous les témoins de l’accord Dayton-Paris feront de même.
Madame la Présidente,
Il est regrettable que la Russie cherche une fois de plus à exploiter les travaux du Conseil de sécurité, sur fond de projet de résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la création d’une journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide de Srebrenica en 1995.
Comme nous l’avons déjà dit, cette résolution ne constitue pas un acte d’accusation contre une personne en particulier. Elle invite avant tout à respecter notre devoir de mémoire, et vise à éviter que de tels actes ne se reproduisent à l’avenir. Cette résolution promeut la réconciliation, basée sur le respect et la solidarité avec toutes les victimes, indépendamment de leur appartenance ethnique ou de leurs croyances religieuses.
Madame la Présidente,
Pour la France, une présence internationale en Bosnie-Herzégovine reste nécessaire à la stabilité du pays et de la région, conformément au cadre prévu par les accords de Dayton/Paris. L’Union européenne joue depuis 2004 un rôle fondamental dans ce domaine avec l’opération EUFOR-ALTHEA, à laquelle la France contribue activement. Concernant le volet civil, la France soutient le mandat des Hauts Représentants.
La France appelle tous les acteurs de Bosnie-Herzégovine à s’abstenir de toute provocation susceptible de semer la zizanie. Il appelle toutes les forces politiques de Bosnie-Herzégovine à travailler ensemble afin de faire progresser les réformes nécessaires à l’adhésion de la Bosnie-Herzégovine dans son ensemble à l’Union européenne.
Madame la Présidente, nous aimerions également profiter de cette occasion pour vous féliciter pour votre présidence et pour souhaiter tout le meilleur au Mozambique pour sa présidence le mois prochain.
Merci.