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L’Allemagne propulse la croissance de la zone euro à 0,3%

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L’économie de la zone euro a connu une croissance plus rapide que prévu au premier trimestre, tandis que l’Allemagne a rebondi, aidant ainsi la région à sortir de sa récente stagnation.

Le produit intérieur brut de la zone euro a augmenté à un taux trimestriel de 0,3 pour cent au cours des trois mois se terminant en mars, selon les données publiées mardi. Il s’agit de son taux le plus rapide depuis le troisième trimestre 2022 et d’une amélioration par rapport à une contraction de 0,1 % au dernier trimestre de l’année dernière. Les économistes prévoyaient une croissance de 0,1 pour cent dans une enquête Reuters.

L’économie allemande a progressé à un taux trimestriel de 0,2 pour cent au cours des trois mois précédant mars, ce qui représente un rebond marqué après une contraction de 0,5 pour cent au trimestre précédent dans la plus grande économie d’Europe.

Les données publiées mardi ont également montré que l’inflation globale de la zone euro est restée stable à 2,4 pour cent en avril, après une période de 17 mois au cours de laquelle elle a chuté de manière presque continue.

Mais l’inflation sous-jacente hors énergie et produits alimentaires a continué de baisser, passant de 2,9 pour cent à 2,7 pour cent, un signe rassurant pour les investisseurs qui espèrent que la Banque centrale européenne commencera à réduire ses taux d’intérêt en juin.

Graphique linéaire de l'indice harmonisé des prix à la consommation (variation annuelle en %) montrant que l'inflation dans la zone euro stagne même si les prix des services ralentissent

Les rendements obligataires de la zone euro ont légèrement augmenté suite à des données d’inflation sous-jacente légèrement plus difficiles que prévu. Les rendements allemands à dix ans, qui évoluent à l’inverse des prix des obligations, ont augmenté de 0,07 point de pourcentage à 2,59 pour cent.

L’euro était en baisse de 0,2 pour cent par rapport au dollar à 1,070 dollar.

Mais il semble peu probable que ces chiffres dissuadent la BCE de commencer à réduire les coûts d’emprunt lors de sa prochaine réunion politique du 6 juin. Le gouverneur de la banque centrale française, François Villeroy de Galhau, a déclaré que ces données renforçaient la confiance dans le fait que l’inflation se dirigeait vers l’objectif de 2% de la BCE. Nous devrions donc pouvoir commencer à baisser les taux début juin, a-t-il précisé.

Les analystes ont déclaré que la croissance plus forte indique une amélioration de la productivité par heure travaillée, ce qui contribuera à absorber la hausse des salaires.

La croissance est clairement de retour, a déclaré Tomasz Wieladek, économiste chez l’investisseur T Rowe Price. La reprise de la productivité signifie clairement que la BCE peut réduire ses taux d’intérêt, même si la croissance des salaires ne tombe pas en dessous de 3 pour cent.

L’agence fédérale allemande des statistiques a attribué la reprise de la croissance à la hausse des investissements et des exportations, qui ont compensé la baisse des dépenses des ménages, ce qui leur a permis de dépasser l’expansion de 0,1% prévue par les économistes dans un sondage Reuters.

L’économie allemande a retrouvé son équilibre au début de l’année, même si cela doit être considéré dans le contexte d’une révision à la baisse de la croissance du quatrième trimestre, a déclaré Claus Vistesen de Pantheon Macroéconomie.

La France, l’Espagne et l’Italie ont également publié mardi des chiffres de PIB plus élevés que prévu, ce qui indique une reprise généralisée qui a stimulé la production dans la plupart des membres de la zone euro.

La zone euro a encore sous-performé les États-Unis, qui ont enregistré une croissance trimestrielle de 0,4 pour cent au cours des trois mois précédant mars. Tous deux sont à la traîne de la hausse du PIB chinois de 1,6 pour cent au premier trimestre.

Graphique à colonnes montrant La zone euro a commencé à se redresser après une longue période de stagnation

L’économie de la zone euro a à peine progressé au cours des 18 derniers mois, frappée par les retombées de la pandémie de coronavirus, l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie et la crise énergétique qui a suivi après que Moscou ait réduit ses exportations de gaz. Mais la croissance dans le bloc devrait encore s’accélérer cette année, à mesure que l’inflation ralentit et que les salaires augmentent, ce qui renforcera le pouvoir d’achat des ménages.

La consommation intérieure est également soutenue par la récente réduction des coûts d’emprunt par les banques en prévision des baisses de taux estivales.

Le PIB français a augmenté de 0,2 pour cent au premier trimestre, selon les chiffres officiels également publiés mardi, en avance sur les prévisions d’une croissance de 0,1 pour cent. L’Insee, l’agence française des statistiques, a attribué cette hausse à la hausse des dépenses publiques et des ménages et à la hausse des investissements.

La croissance italienne s’est accélérée à 0,3 pour cent, portée par une contribution positive du commerce extérieur, qui a compensé le frein de la demande intérieure, selon l’Office national des statistiques. Les économistes prévoyaient une croissance de 0,1 pour cent au premier trimestre.

L’un des pays européens les plus performants reste l’Espagne, qui a dépassé les attentes avec une croissance du PIB de 0,7 pour cent au cours des trois premiers mois, grâce à l’augmentation de la demande intérieure et extérieure. Les économistes s’attendaient à une expansion de 0,4 pour cent.

Les dépenses de consommation ont fortement augmenté en France et en Allemagne à la fin du premier trimestre, selon des données distinctes publiées mardi. Les ventes au détail en France ont augmenté de 0,4 pour cent en mars, tandis qu’en Allemagne, elles ont augmenté de 1,8 pour cent, rebondissant après une baisse de 1,9 pour cent en février pour atteindre la plus forte croissance mensuelle depuis près d’un an.

Cependant, les analystes craignent que les efforts de la France pour réduire son déficit budgétaire obstinément élevé ne pèsent sur l’économie cette année. Vistesen a averti que les dépenses de consommation ralentiraient à mesure que la confiance des ménages et leurs intentions d’achat seraient freinées par la menace d’une augmentation des impôts pour freiner le déficit.

Reportage supplémentaire de Philip Stafford à Londres

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