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Le budget français : passer du débat public à des solutions de principe

Le président français Emmanuel Macron a promis de maîtriser le déficit budgétaire du pays au cours des quatre prochaines années. Les données récemment publiées montrent que la France va dans la mauvaise direction.

Le 26 mars, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a constaté que le déficit budgétaire de la France pour 2023 représentait un surprenant 5,5 % du PIB, soit 0,6 % au-dessus de l’objectif de 4,9 % du gouvernement. L’écart de 154 milliards d’euros remet en question l’objectif du président Macron de réduire le déficit de la France à moins de 3 % du PIB – conformément aux règles du Pacte de stabilité et de croissance de l’UE – d’ici 2027.

Fondamentalement, la société française est engagée dans un débat sur les promesses de croissance économique, la qualité des dépenses publiques et l’équité budgétaire globale. Beaucoup se demandent quel rôle la croissance et impôtUne taxe est un paiement ou une taxe obligatoire perçu par les gouvernements locaux, étatiques et nationaux auprès des particuliers ou des entreprises pour couvrir les coûts des services, biens et activités du gouvernement général.
La politique monétaire devrait contribuer à stabiliser les finances publiques à long terme.

Sans parler des manifestations publiques, comme celle des Gilets jaunes, qui ont clairement fait comprendre à tous les partis politiques que les effets de la politique fiscale sur leur niveau de vie sont une question cruciale. Les partenaires intéressés par des réformes économiques communes au niveau de l’UE, y compris des propositions communes en matière de dette pour financer un programme géopolitique plus ambitieux, observent également avec scepticisme.

Dans l’ensemble, le problème de la France n’est pas le manque d’activités économiques rentables à taxer ; c’est l’inefficacité du système fiscal. Pour mener des réformes systématiques et compétitives, les décideurs politiques doivent se concentrer sur une politique fiscale fondée sur des principes.

Propositions de réforme jusqu’à présent

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a appelé à des coupes dans les dépenses publiques pour réduire le déficit budgétaire et a exclu une augmentation des impôts. Cette dernière est conforme à la position du président Macron depuis son élection en 2017 : restaurer la compétitivité, faire croître l’économie française et augmenter les revenus. Après tout, la France a déjà l’un des taux combinés d’impôts et de cotisations obligatoires les plus élevés au monde et un ratio dette/PIB supérieur à la moyenne, de 110,6 %.

Cependant, les opposants ont suggéré qu’une croissance accrue et une réduction des dépenses publiques actuelles ne généreraient pas suffisamment de revenus pour stabiliser les finances publiques, après avoir pris en compte la hausse des taux d’intérêt, les investissements publics pour la transition verte et l’augmentation des coûts de la défense. Ils soutiennent donc que les augmentations d’impôts doivent faire partie de la solution à long terme.

Mais la réforme fiscale française est plus complexe que la question de savoir si les riches doivent payer davantage ou si les pauvres doivent payer eux-mêmes. Proposer des politiques qui semblent politiquement bonnes mais qui ne résolvent pas le problème – comme l’extension temporaire des impôts sur les bénéfices exceptionnels des sociétés énergétiques – ne parvient pas à générer des revenus suffisants et érode davantage la confiance du public dans les décideurs politiques pour trouver des solutions significatives.

La croissance est importante pour les revenus

La réduction des dépenses publiques est un moyen de combler le déficit budgétaire à court terme. Toutefois, étant donné que le taux total des impôts et des cotisations sociales en France est proche de 50 % de la production économique, les décideurs politiques devraient éviter de réduire les dépenses publiques trop rapidement, car cela pourrait réduire la croissance économique à long terme. Pour chaque pour cent de PIB perdu, on peut s’attendre à une augmentation de 0,5 point de pourcentage du déficit.

Il est tout aussi important pour la croissance de comprendre qu’il existe une hiérarchie de meilleures et de pires façons de générer un euro de recettes, car différents types d’impôts ont un impact différent sur l’économie.

Par exemple, les impôts sur les facteurs les plus mobiles de l’économie, comme le capital, sont ceux qui provoquent le plus de distorsions et ont l’impact le plus négatif. Les taxes sur les facteurs qui ne peuvent pas être facilement déplacés, comme les terres, sont les plus stables et les moins distorsives. En outre, les taxes à la consommation, telles que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), sont relativement neutres, ont peu de distorsions et constituent un moyen économiquement plus efficace de générer des recettes. Comprendre les effets de distorsion de certaines politiques fiscales par rapport à d’autres permettrait aux décideurs politiques d’atteindre plus facilement leurs objectifs de croissance et de revenus.

La France a-t-elle un système fiscal compétitif et neutre ?

En général, un système fiscal compétitif maintient les taux d’imposition marginaux à un niveau bas en raison de la mobilité du capital, tandis qu’un système neutre vise à générer le plus de revenus avec le moins de distorsions économiques. De nombreux facteurs contribuent à la performance économique d’un pays, mais un système fiscal compétitif et neutre favorise une croissance économique et des investissements durables tout en générant des revenus suffisants pour répondre aux priorités du gouvernement.

Après avoir été pendant des années le système fiscal le moins compétitif de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France a rendu son système fiscal plus compétitif sous le président Macron en réduisant progressivement les impôts légaux. impôt sur les sociétésUn impôt sur le revenu des sociétés (CIT) est prélevé par les gouvernements fédéral et étatiques sur les bénéfices des entreprises. De nombreuses entreprises ne sont pas soumises à l’impôt sur les sociétés car elles sont imposées comme des entreprises intermédiaires, leurs revenus étant déclarés à l’impôt sur le revenu des particuliers.
taux de 33,3 pour cent à 25,83 pour cent, en réduisant l’impôt sur le revenu des personnes physiques, en simplifiant les cotisations au système de sécurité sociale et en mettant en œuvre divers taxe de propriétéUn impôt foncier est principalement perçu sur les biens immobiliers comme les terrains et les bâtiments, ainsi que sur les biens meubles corporels comme les véhicules et le matériel. Les impôts fonciers constituent la plus grande source de revenus étatiques et locaux aux États-Unis et contribuent à financer les écoles, les routes, la police et d’autres services.
réformes.

Cependant, trop souvent, dans le débat public, un système fiscal compétitif est confondu avec un faible taux d’imposition des sociétés. Même si le taux d’imposition des sociétés peut influencer les décisions d’investissement, disposer d’un système fiscal compétitif va bien au-delà du taux appliqué aux revenus des sociétés.

Selon le rapport 2023 de la Tax Foundation Indice de compétitivité fiscale internationale, qui cherche à mesurer dans quelle mesure le système fiscal d’un pays est compétitif et neutre, la France se classe toujours au 36e rang.ème sur 38 pays de l’OCDE. D’une manière générale, cela est dû à la grande complexité du système fiscal, assiette fiscaleL’assiette fiscale est le montant total des revenus, des biens, des actifs, de la consommation, des transactions ou de toute autre activité économique soumise à l’impôt par une autorité fiscale. Une assiette fiscale étroite est non neutre et inefficace. Une large assiette fiscale réduit les coûts d’administration fiscale et permet de générer davantage de recettes à des taux inférieurs.
problèmes économiques et politiques ayant des effets de distorsion économique.

Par exemple, la France se classe au 32ème rangsd dans l’ensemble de l’OCDE en matière de taxes à la consommation. Cela n’est pas nécessairement dû à un taux élevé (qui se classe au 16ème) mais plutôt à la conception du socle de consommation (classé 36ème).

Idéalement, la TVA devrait être prélevée à un taux standard sur toute la consommation finale, mais les décideurs français ont mis en œuvre des réductions de taux sur certains produits et ont exempté certains biens de l’assiette de la TVA. Le ratio d’efficacité C (qui mesure la part de consommation finale couverte par la TVA) n’est que de 53 pour cent, révélant à la fois des lacunes en matière de politique et d’application. La moyenne de l’OCDE est de 58 pour cent.

De plus, le seuil de TVA de la France (91 900 €) est le troisième plus élevé de la zone OCDE par rapport au pouvoir d’achat, derrière l’Italie (85 000 €) et la République tchèque (79 000 €) et plus du double de la moyenne de l’OCDE, qui est d’environ 85 000 €. 34.000 (en termes de pouvoir d’achat français).

De plus, la structure française de l’impôt sur le revenu décourage la mobilité des travailleurs. Compte tenu de la complexité du système de cotisations de sécurité sociale, de multiples pics involontaires se produisent dans le secteur marginal. coin fiscalUn coin fiscal est la différence entre le coût total du travail pour l’employeur et le salaire net correspondant du salarié. C’est aussi un terme économique qui fait référence à l’inefficacité économique résultant des impôts.
. Cela peut particulièrement nuire aux travailleurs à revenu moyen que les partis de tous bords politiques prétendent vouloir aider.

Enfin, la France est l’un des derniers pays d’Europe à recourir à l’impôt sur le chiffre d’affaires. Ces impôts sur la production – appelés cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), cotisation foncière des entreprises (CFE) et cotisation économique territoriale (CET) – sont régressifs, car ils taxent les revenus plutôt que les bénéfices, et sont déconnectés d’un performance économique de l’entreprise. Le gouvernement a correctement identifié ces politiques comme problématiques, mais a continué à retarder leur correction. À cela s’ajoute la taxe sur les services numériques qui produit un résultat régressif similaire.

Cette liste est loin d’être exhaustive des défauts du système fiscal français, mais ces exemples aident à illustrer les thèmes plus larges du manque de compétitivité et de la neutralité.

Réformes d’efficacité

La bonne nouvelle pour les décideurs politiques français qui cherchent à augmenter efficacement leurs revenus tout en maintenant la croissance économique est qu’il existe des options lucratives.

Avec 73 milliards d’euros, la France présente le plus grand écart de TVA donnant lieu à une action de l’UE, qui est une mesure de la perte de revenus due aux choix politiques des décideurs politiques, tels que des taux réduits sur certains biens ou l’exonération totale de certains articles de l’assiette de la TVA. Étant donné que ce manque à gagner est dû à des choix, les décideurs politiques peuvent modifier ces choix pour obtenir une combinaison plus efficace tout en soutenant la croissance économique.

De plus, le lissage taux d’imposition marginalLe taux marginal d’imposition est le montant de l’impôt supplémentaire payé pour chaque supplémentaire dollar gagné comme revenu. Le taux d’imposition moyen correspond au total de l’impôt payé divisé par le revenu total gagné. Un taux d’imposition marginal de 10 pour cent signifie que 10 cents sur chaque prochain dollar gagné seraient prélevés sous forme d’impôt.
une variation des niveaux de revenus augmenterait probablement l’offre de main-d’œuvre et encouragerait la mobilité ascendante des travailleurs. Cela est particulièrement vrai pour les travailleurs à revenu moyen. Enfin, la suppression des taxes de production régressives imposées aux entreprises augmenterait leur compétitivité et leur potentiel de croissance.

En termes d’équité, tous ces changements politiques contribueraient à réduire la pression fiscale sur le travail en France, qui est l’une des plus élevées de l’OCDE avec 47 pour cent.

Plutôt que de promouvoir des solutions de politique fiscale peu judicieuses parce qu’elles sont politiquement commodes, les décideurs français devraient adopter une réforme structurelle du système fiscal. Se concentrer sur la compétitivité, la neutralité et des politiques efficaces pour accroître les recettes contribuerait grandement à accroître la croissance économique et à stabiliser les finances publiques à long terme.

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