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La chute d’un yogi-gourou accusé de viol et de traite des êtres humains en France

Le gourou roumain Gregorian Bivolaru est escorté jusqu'à un véhicule après une audience au siège de la police roumaine à Bucarest, le mercredi 24 août 2016.

Trois mois plus tard, la porte de l’appartement 228, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble moderne et sans charme dans une ruelle privée d’Ivry-sur-Seine, dans la banlieue sud de Paris, restait fermée par de grands panneaux de bois. Un tract orange y était fixé avec un épais ruban rouge portant les mots « police nationale » et « ne pas ouvrir ». Le tract indiquait « Nature de l’infraction : trafic d’êtres humains organisé, viol et autres infractions. » C’est ici, dans ce petit deux pièces sombre et désormais bouclé, que Gregorian Bivolaru a été arrêté le 28 novembre au matin.

Le Roumain de 71 ans, dont la notice rouge apparaît toujours sur le site d’Interpol, était recherché par les autorités finlandaises depuis six ans. Et cela faisait un an et demi que la justice française avait reçu un rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), qui avait reçu plusieurs témoignages de femmes se disant victimes de Bivolaru, le fondateur du Mouvement. pour l’Intégration Spirituelle dans l’Absolu (MISA). Selon ces femmes, au fil des années, l’école de yoga est devenue un moyen d’obtenir des faveurs sexuelles de jeunes femmes sous l’influence de son chef spirituel.

L’arrestation de Bivolaru, au cours de laquelle plus de 300 000 espèces ont été retrouvées, était l’une des huit opérations menées simultanément dans la matinée de novembre 2023 par 175 policiers, dans huit lieux occupés par des membres du MISA : deux sur les 13ème arrondissement de Paris, les autres en banlieue parisienne et un dans le sud de la France.

Enquête « hors du commun »

Cette vaste opération a abouti à l’arrestation de 41 personnes, dont 15 sept hommes et quatre femmes, tous ressortissants roumains, inculpés de « traite des êtres humains », « enlèvement » et « abus de faiblesse », le tout en groupe organisé. Parmi les six personnes inculpées et placées en détention provisoire, Bivolaru était la seule également inculpée de « viol ». Quatre autres sont inculpées de « complicité de viol ».

Dans les huit localités visitées, la police a constaté 58 femmes 51 de nationalité roumaine, dont aucune française, « vivant dans des conditions difficiles, avec une surpopulation sévère et sans intimité », a expliqué Franck Dannerolle, chef de l’Office central pour la répression des violences aux personnes. OCRVP), en charge de cette enquête « hors du commun ». Certains d’entre eux, en région parisienne, attendaient de rencontrer Bivolaru, considéré comme un honneur suprême au sein du mouvement. « De notre point de vue, ces 58 femmes sont des victimes », a déclaré Dannerolle. Aucun d’entre eux n’a porté plainte.

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