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Le géant de la technologie lié à la cybersécurité française chute en valeur

Le gouvernement français a déclaré mardi qu’il prenait des mesures pour protéger Atos, un géant français de la technologie trop grand pour faire faillite qui gère les données et la cybersécurité des programmes d’armes nucléaires et militaires du pays ainsi que pour les prochains Jeux olympiques de Paris, alors que l’entreprise a fait volte-face. vers l’incertitude financière.

Les actions d’Atos ont chuté de plus de 20% après qu’Airbus, le géant européen de l’aérospatiale, a annoncé avoir annulé les négociations visant à racheter les actifs de cybersécurité d’Atos pour un montant pouvant aller jusqu’à 1,8 milliard d’euros (environ 2 milliards de dollars) à la suite d’un examen des finances de l’entreprise. Atos a ensuite annoncé qu’il reporterait la publication de ses résultats, prévue mercredi, afin d’évaluer les options stratégiques.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que le gouvernement surveillait de près la situation et travaillait sur une solution nationale pour protéger Atos. Tous les intérêts de la France seront préservés, a déclaré M. Le Maire, ajoutant qu’il utiliserait tous les moyens à sa disposition pour garantir la protection des activités stratégiques.

Atos n’est pas un nom important parmi les plus grandes entreprises technologiques mondiales, mais il joue en France un rôle stratégique dans la sécurité nationale et la gestion des données sensibles dans les secteurs civil et militaire. L’entreprise est devenue une puissance européenne de données et de calcul intensif au cours de la dernière décennie, opérant dans 69 pays et employant 95 000 personnes, avec un chiffre d’affaires annuel de 11 milliards.

Une grande partie de cette croissance reposait sur une vague de dépenses d’acquisitions financées par l’endettement, dont beaucoup étaient réalisées lorsque Atos était dirigé par Thierry Breton, ancien ministre des Finances et actuel commissaire de l’Union européenne chargé des marchés intérieurs. L’entreprise fait désormais face à 3,65 milliards de prêts et d’obligations qui doivent être remboursés ou refinancés d’ici fin 2025.

En 2021, le cours de l’action Atoss a été touché après l’annonce de l’acquisition d’un concurrent américain, DXC Technology, pour 10 milliards de dollars. L’accord a été abandonné un mois plus tard en raison des inquiétudes des investisseurs, et Atos a subi un nouveau coup dur après que les auditeurs ont découvert des erreurs comptables dans deux de ses opérations aux États-Unis. Atos n’a pas non plus réussi à suivre le rythme de la montée en puissance du cloud computing par des concurrents comme Amazon et Microsoft, sapant encore davantage la confiance des investisseurs. L’entreprise a connu trois dirigeants en autant d’années.

Dans un communiqué mardi, Atos a déclaré qu’il évaluait activement des alternatives stratégiques qui prendraient en considération les impératifs souverains de l’État français. Ses actions, qui dépassaient les 75 il y a trois ans, se négociaient mardi à seulement 1,74.

Ses actifs les plus précieux ont fait l’objet d’une offre publique d’achat l’année dernière de la part de Daniel Kretinsky, un milliardaire tchèque des télécommunications dont les efforts ont été farouchement combattus par les politiciens français, dont certains ont appelé à la nationalisation d’Atos pour le garder entre les mains des Français.

M. Le Maire n’est pas allé jusqu’à appeler à la nationalisation. Mais il a indiqué que la priorité du gouvernement était d’identifier des solutions pour stabiliser sa situation financière et donner toute la visibilité nécessaire aux parties prenantes, notamment aux salariés de l’entreprise.

Atos possède entre autres le supercalculateur qui permet à l’armée française de simuler des essais de bombes nucléaires, après que le gouvernement a interdit les essais physiques en 1996. lectricit de France a récemment choisi une entité d’Atos, Eviden, pour fournir des systèmes de contrôle pour six réacteurs nucléaires que l’entreprise Le gouvernement français envisage de construire dans la décennie à venir.

Le logiciel Atos est utilisé sur les avions de combat français Rafale et même sur les lignes téléphoniques sécurisées des forces armées françaises. Airbus, qui construit des avions de combat et des hélicoptères militaires, avait exprimé son intérêt pour les actifs de big data et de cybersécurité d’Atos alors qu’il étend son programme dans un contexte d’augmentation des budgets européens de la défense.

Dans un communiqué laconique mardi, Airbus a annoncé qu’il mettait fin à ses discussions avec Atos, sans en donner la raison.

Les logiciels et la puissance de calcul d’Atoss sont également utilisés par les agences nationales françaises des impôts et de la santé. L’entreprise a récemment remporté le contrat d’hébergement des données personnelles et d’assurer la cybersécurité pour les Jeux olympiques de Paris cet été.

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