Des dizaines de sépultures néolithiques, des urnes « sacrifiées » et une hache découvertes en France
Des archéologues français ont fouillé un site néolithique contenant 63 sépultures et des centaines de structures et d’artefacts provenant d’une occupation humaine s’étalant sur environ 4 000 ans.
Le site de Clermont-Ferrand, une ville de la région Auvergne, dans le centre de la France, a été découvert lors de travaux de construction dans les années 1980. Cependant, ce n’est qu’après un projet d’élargissement de l’autoroute lancé en 2019 que les archéologues ont commencé les fouilles, selon un document traduit. déclaration de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP).
La datation au radiocarbone a révélé que les humains ont visité la région avant 6000 avant JC, au cours du Mésolithique, ou âge de pierre moyen. Mais la grande majorité des datations au radiocarbone ont montré que le site a été utilisé pendant une grande partie de la période néolithique, également connue sous le nom de nouvel âge de pierre. À cette époque, les gens ont commencé à créer des colonies et à s’appuyer sur l’agriculture ; certaines céramiques, foyers et fosses creusées du site datent d’entre 4750 et 4500 avant JC
Les archéologues ont également découvert une variété de tombes, constituées pour la plupart de « simples sépultures » sans mobilier. Dans ces fosses, les défunts étaient enterrés en « position pliée », couchés sur le côté, les genoux fléchis. Cependant, les chercheurs ont découvert plusieurs tombes construites en pierre sèche (pierres empilées sans mortier) probablement recouvertes de monticules de terre. Ces tombes contiennent « des agencements complexes, accueillant parfois plusieurs individus », et datent du Ve millénaire avant JC, selon le communiqué.
L’équipe a également découvert des cistes, ou tombes constituées de longues dalles rocheuses. Il semble que les gens ne vivaient plus sur le site à cette époque mais l’utilisaient plutôt comme lieu de sépulture.
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Au quatrième millénaire avant JC, la pratique de la crémation avait été introduite, comme le révèlent deux tombes distinctes contenant des dépôts incinérés. Les gens sont également revenus sur le site, selon la datation au radiocarbone des structures domestiques de cette époque.
Les sépultures humaines et animales se sont poursuivies jusqu’au début du deuxième millénaire avant JC, les fouilles ayant livré plusieurs silos contenant les restes de bétail sacrifié.
En plus des dizaines de sépultures, les archéologues ont mis au jour de nombreux objets anciens. Ceux-ci comprenaient un « objet rare » fabriqué à partir d’un morceau poli de bois de cerf placé bien en évidence sur un crâne humain, des urnes funéraires sphériques intentionnellement brisées ou « sacrifiées », des récipients en céramique, une défense de sanglier qui aurait pu être portée comme bracelet, et une pointe de flèche en silex.
L’équipe a également trouvé une hache perforée à deux têtes, vieille d’environ 3 300 ans, « d’une fabrication exceptionnelle ». Il a été creusé dans une roche métamorphique connue sous le nom de serpentinite, qui a été « délibérément brisée » en trois morceaux, selon le communiqué.
Les fouilles montrent que le site a connu une « longue occupation néolithique », avec des lacunes dans l’occupation et des changements dans les coutumes funéraires.
« Les pratiques et gestes funéraires montrent une grande variété, qu’il faudra analyser en détail pour retracer l’histoire de ce site emblématique du Néolithique Auvergnat », indique l’équipe dans le communiqué.