Les législateurs français approuvent un projet de loi pénalisant la fast fashion | CNN
Reuters
La chambre basse du parlement français a approuvé jeudi un projet de loi prévoyant des sanctions sur les produits de mode ultra-rapide, vendus par des entreprises comme la chinoise Shein, visant à contribuer à compenser leur impact environnemental.
Le projet de loi prévoit une augmentation progressive des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 euros (11 $) par vêtement individuel d’ici 2030, ainsi que l’interdiction de la publicité pour de tels produits.
Tous les législateurs votants ont approuvé à l’unanimité le projet de loi, qui sera soumis au Sénat avant de pouvoir devenir loi.
La popularité des détaillants de mode Shein et Temu, qui augmentent les commandes en fonction de la demande grâce à des chaînes d’approvisionnement ultra-flexibles, a bouleversé le secteur de la vente au détail, tandis que des acteurs établis comme Zara et H&M continuent de s’appuyer largement sur la prévision des préférences des acheteurs.
Cette évolution du secteur de l’habillement vers une mode éphémère, combinant augmentation des volumes et bas prix, influence les habitudes d’achat des consommateurs en créant des impulsions d’achat et un besoin constant de renouvellement, ce qui n’est pas sans conséquences environnementales, sociales et économiques, précise le projet de loi.
03:39 – Source : CNN
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Shein a déclaré dans une déclaration à Reuters que les vêtements qu’elle produit répondent à une demande existante, ce qui permet à son taux d’invendus de rester constamment à un chiffre, alors que les acteurs traditionnels peuvent avoir jusqu’à 40 % de déchets.
Il ajoute que le seul impact du projet de loi serait de dégrader le pouvoir d’achat des consommateurs français, à l’heure où ils ressentent déjà l’impact de la crise du coût de la vie.
Écrivant sur X, le ministre français de l’Environnement, Christophe Bchu, a décrit le projet de loi comme une avancée majeure, ajoutant : Un grand pas a été franchi pour réduire l’empreinte environnementale du secteur textile.
Jade Gao/AFP/Getty Images
Des ouvriers fabriquent des vêtements dans une usine de confection qui fournit Shein, dans la province chinoise du Guangdong (sud), en juillet 2022.
Le projet de loi intervient alors que le ministère français de l’Environnement a annoncé qu’il proposerait à l’Union européenne d’interdire les exportations de vêtements usagés, dans le but de lutter contre l’aggravation du problème des déchets textiles.
L’année dernière, le pays a lancé un programme de réparation pour encourager les gens à réparer leurs vieux vêtements et chaussures plutôt que de les jeter. Le gouvernement français a promis 154 millions d’euros (168 millions de dollars) à cette initiative, qui rembourse aux acheteurs jusqu’à 25 euros (27,20 dollars) pour chaque vêtement réparé. L’association Refashion, chargée de gérer ce projet, affirme que 3,3 milliards d’articles d’habillement, de linge de maison et de chaussures ont été mis sur le marché français en 2022. Le ministère de l’Ecologie avait alors déclaré que les Français jetaient 700 000 tonnes. de vêtements dont les deux tiers finissent chaque année dans les décharges.
Parmi les industries les plus polluantes au monde, la mode représente entre 3 et 5 % des émissions mondiales de carbone, selon le rapport State of Fashion du cabinet de conseil McKinsey. Environ la moitié de toutes les fibres produites par l’industrie sont des formes de polyester à base de pétrole, ajoute le rapport.