La France, première à protéger l’avortement dans sa Constitution, envoie un message aux « femmes du monde »

« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté des femmes d’interrompre volontairement leur grossesse, qui est garantie » : l’article 34 de la Constitution française inclut désormais cet article. Avec 780 voix pour et 72 contre, les députés français, réunis pour une session parlementaire commune à Versailles lundi 4 mars, ont largement satisfait à l’exigence des trois cinquièmes des voix exprimées nécessaire à l’adoption de toute révision constitutionnelle.
Lorsque les résultats ont été annoncés par le président de la session, Yal Braun-Pivet, l’exaltation des législateurs était à la hauteur de la portée historique et symbolique d’un tel vote. « Fierté française, message universel », a applaudi le président Emmanuel Macron sur X, peu après le vote. La France est devenue le premier pays au monde à inscrire formellement l’accès à l’avortement dans sa Constitution.
Ce vote est l’aboutissement d’un processus parlementaire de 18 mois au cours duquel de nombreuses élues, agissant en tant que porte-parole des associations féministes, ont intensifié leurs engagements pour défendre la liberté des femmes de disposer de leur propre corps en la protégeant dans la loi fondamentale du pays. De plus, pour la première fois dans l’histoire, une femme dans cette affaire, Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a présidé une session conjointe du Parlement, qui a eu lieu 49 ans après le vote de la loi voile qui a dépénalisé l’avortement. Braun-Pivet n’a pas tardé à le souligner, s’adressant « aux femmes du monde » : « Nous disons que nous les soutiendrons et que nous serons toujours à leurs côtés ».

Dans la Salle du Congrès, l’ambiance était solennelle puisque la séance a débuté à 15h30. Les législateurs étaient assis par ordre alphabétique plutôt que par appartenance à un groupe politique, conformément au thème de l’harmonie nationale incarné par la réunion de cette assemblée. Dans un discours d’une dizaine de minutes, le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé les carrières des avocates Gisle Halimi et Simone Veil et leur combat pour légaliser l’avortement, avant de proclamer sa « détermination » à « agir pour la cause de l’égalité ».
« Quelle victoire !
La majorité des membres du gouvernement, ainsi que le personnel ministériel et parlementaire, se sont rassemblés en masse pour assister aux discours depuis la tribune. Plus remarquable encore a été la présence dans les tribunes publiques centrales de représentants d’associations de défense des droits des femmes et de militantes féministes comme Sarah Durocher, la présidente du Mouvement français pour la planification familiale (MPPF), à qui la plupart des intervenants des différents groupes parlementaires ont rendu hommage. .
« C’est une victoire pour les féministes, les associations et les professionnelles qui agissent au quotidien, loin des podiums dorés, pour que les lois et grands principes deviennent des réalités concrètes qui protègent et libèrent les femmes dans l’affirmation et l’exercice de leur droit à disposer librement de leur corps. « , a déclaré la députée socialiste Marie-Nolle Battistel.
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