Près de la moitié du poisson vendu en France « ne provient pas de sources durables »
Près de la moitié du poisson vendu en France provient de populations non durables, révèle un rapport de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, qui avertit que la surpêche reste un problème environnemental majeur.
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Publié mardi, le rapport de l’Ifremer souligne les défis persistants alors que la France est loin d’atteindre l’objectif de 100 % de pêche durable de l’Union européenne.
Ceci malgré des progrès mineurs au cours des 12 derniers mois.
Sur les 347 000 tonnes de poisson débarquées en France en 2022, 56 % provenaient de sources durables. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 54 pour cent de l’année précédente.
Le rapport révèle également que 20 pour cent des espèces présentes sur les marchés français, notamment le maquereau et les sardines, proviennent toujours de populations surexploitées.
« L’effondrement » de la population
Certaines espèces, comme le lieu jaune dans la Manche et le merlu en Méditerranée, ont connu des effondrements de populations, selon les chercheurs.
Même lorsqu’elles sont pêchées à leurs rendements durables les plus élevés, de nombreuses populations de poissons restent fragiles car leur durabilité dépend d’une reproduction réussie chaque année.
L’Ifremer a également constaté des disparités régionales : en Méditerranée, seuls 36,5 % des 18 000 tonnes de poissons capturés provenaient de sources durables.
La mer du Nord et l’est de la Manche ont obtenu de meilleurs résultats, avec 63 pour cent des volumes de produits de la mer provenant de populations saines soutenues par d’abondantes ressources de hareng et de coquilles Saint-Jacques.
Des progrès trop lents
Même si des progrès ont été réalisés depuis l’an 2000, où seulement 10 pour cent du poisson provenait de sources durables, l’Ifremer affirme que l’amélioration a stagné au cours des cinq dernières années.
Clara Ulrich, coordinatrice expertise pêche à l’Ifremer, explique que les jeunes poissons ont du mal à se développer dans leur milieu naturel : seul un œuf sur 100 000 atteint l’âge adulte.
« Pour parvenir à une pêche durable, nous devons non seulement atteindre l’objectif d’avoir des populations de poissons 100 pour cent durables, mais aussi le maintenir à long terme », a-t-elle déclaré.
« Pour y parvenir, nous devons mieux comprendre les facteurs qui influencent le développement des œufs et des larves de poissons, notamment avec le changement climatique. »
La hausse des températures de l’eau a eu un impact sur la biodiversité marine, a-t-elle ajouté, entraînant une baisse de la disponibilité des ressources alimentaires.
(avecfils de presse)