Gabriel Attal devient le plus jeune Premier ministre de France

L’année dernière n’a pas été formidable pour Emmanuel Macron : les émeutes dans les banlieues, les manifestations motivées par la réforme des retraites (son gouvernement s’appuie sur l’article 43 de la constitution pour adopter des lois) et le renversement de la réforme de l’immigration par l’extrême droite ne sont que quelques-unes des ses préoccupations intérieures, auxquelles s’ajoutent le fardeau de promouvoir l’autonomie stratégique de l’UE et la tâche d’être un acteur de premier plan dans deux conflits.

Dans une démarche largement attendue, Macron a procédé à un remaniement audacieux, en remplaçant la Première ministre Elizabeth Borne par Gabriel Attal (les fonctions précédentes étaient celles de porte-parole du parti 20-22, de ministre adjoint de l’Économie et de ministre de la Santé depuis 2023). En tant que tel, il a, comme Macron lorsqu’il est arrivé au gouvernement, très peu d’expérience gouvernementale, mais il est l’un des hommes politiques les plus populaires de France.

Il n’est pas injuste de dire qu’Attal est un clone de Macron, et il a été critiqué comme un mini-Macron. En le nommant, Macron aura voulu quelqu’un de plus dynamique, combatif et énergique, qui puisse aussi reconnecter le gouvernement avec des électeurs plus jeunes (Macron a utilisé les mots réarmement, régénération). Il pense peut-être aussi spécifiquement qu’Attal pourrait s’en prendre au jeune leader du parti Rassemblement (ancien Front National), Jordan Bardella (30 ans). Contrairement au mandat de Premier ministre de Borne, il est probable que le président et le premier ministre travailleront de manière plus harmonieuse et coordonnée.

Cette nomination est risquée compte tenu des enjeux politiques à venir (élections européennes en juin). L’une des leçons des récentes élections parlementaires est qu’il fallait quelqu’un de plus à droite comme Premier ministre et, au contraire, Attal n’est pas typique de ce profil. Le plus inquiétant est qu’un certain nombre de ministres de poids (Le Maire, Darmanin) et de personnalités politiques de premier plan (Philippe, Bayrou) n’étaient pas favorables à cette nomination. Cela pourrait bien compliquer la formation d’un nouveau gouvernement et la continuité de la politique dans des domaines clés.

Au-delà des spéculations, il est clair que le prochain cabinet devra faire plusieurs choses. Premièrement, être politiquement plus alerte et plus agile (il a été déjoué par le Front National/Rassemblement). Deuxièmement, être bien plus à l’écoute des instincts des Français et agir en fonction de leurs principales préoccupations (coût de la vie, immigration, islam). Troisièmement, on s’attend à ce que Macron tente de revitaliser la démocratie française d’une manière ou d’une autre, probablement par un programme de réformes mineures visant à enseigner la valeur de la démocratie dans les écoles et par quelques tentatives de démocratie participative.

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