Une ville française n’interdit pas aux sans-abri de s’asseoir en public

Un tribunal français a suspendu une ordonnance controversée de la ville d’Angoulme interdisant aux sans-abri et autres de s’asseoir ou de s’allonger dans les lieux publics au motif qu’ils occupent abusivement les espaces publics.

Le maire de droite d’Angoulme, dans le sud-ouest de la France, a déclaré que le décret était nécessaire pour empêcher la présence constante dans certaines rues de groupes d’individus, immobiles ou peu mobiles, qui présentent des comportements perturbateurs.

Xavier Bonnefont a déclaré que les clochards agressifs et les groupes de vendeurs de drogue devenaient un problème dans le centre-ville et qu’il avait le soutien des commerçants et des habitants.

Les groupes français du logement et des droits de l’homme ont condamné l’ordre comme étant inhumain.

Un tribunal de Poitiers a suspendu cette semaine la clause la plus controversée des décrets, qui interdisait la position assise ou couchée lorsqu’elle constitue un obstacle à la circulation des piétons et à l’accès aux immeubles bordant la voie publique.

Le tribunal administratif a estimé que de telles mesures constituaient une atteinte disproportionnée à la liberté d’aller et venir et de se rencontrer par rapport à l’objectif déclaré de sauvegarde de l’ordre public.

Bannir les personnes en situation de précarité

La Ligue des droits de l’homme s’est félicitée de l’arrêt, estimant que le décret n’avait d’autre objectif que de bannir les personnes en situation de grande précarité du centre-ville, seul lieu où elles avaient une vie sociale par défaut, sous prétexte de supposés troubles à l’ordre public.

Cependant, le maire a souligné que le tribunal avait confirmé le reste du décret, qui reste en vigueur.

Cela signifie que la Ville peut continuer à faire cesser toute occupation abusive et prolongée des rues et autres espaces publics lorsqu’elle est susceptible de porter atteinte à la tranquillité et au bon ordre publics.

La décision confirme le droit des élus locaux à travailler pour trouver un espace public paisible, a-t-il déclaré.

Angoulme a été critiquée par des groupes de défense des droits en 2014, lorsqu’elle a clôturé des bancs publics pendant la période de Noël.

Face au tollé national, le maire de l’époque a annulé la décision deux jours plus tard.

Au-delà d’Angoulme, des arrêtés similaires ont déjà été pris par la ville de La Rochelle dans l’ouest de la France, Saint-tienne au nord et Bayonne sur la côte basque sud-ouest. Ils ont tous fait face à des poursuites judiciaires.

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