Rêves de Coupe du Monde de Rugby pour les Roumaines
Un coin se décolle et s’agite de manière incertaine dans la brise mais cela ne change pas le message.
« Peu importe qui vous avez devant vous », lit-on en roumain. « C’est important qui tu as à côté de toi. »
Ensemble, l’unité est le nom du jeu ici alors que le rugby tente de retrouver la force qu’il avait en Roumanie dans les années 1980.
À l’époque, la Roumanie était la sixième meilleure équipe d’Europe, devant l’Italie, et a remporté des victoires notables contre le Pays de Galles, l’Écosse et la France, le pays qui a nourri le sport là-bas au début du XXe siècle.
La révolution de 1989 a tout changé.
Florian Murariu, qui avait disputé la première Coupe du monde deux ans plus tôt, est devenu l’emblème du match perdu lorsqu’il a été abattu à un barrage routier et que l’argent de l’État qui soutenait le match a disparu.
Le chemin du retour a été long et douloureux – une défaite 134-0 contre l’Angleterre en 2001 était laide pour tous ceux qui ont regardé – mais pour des jeunes comme Cristina Stan, le rugby représente un avenir clair et positif.
« J’ai d’abord commencé à jouer avec l’équipe de rugby des garçons avant que le CSM ne décide de fonder une équipe de filles », a expliqué à l’AFP le centre de 16 ans.
« J’aimerais faire carrière dans le rugby, atteindre un certain niveau de performance, jouer pour l’équipe nationale roumaine. »
Cristina est en mission. Elle s’entraîne trois fois par semaine au stade, ce qui implique un aller-retour de deux heures depuis son village Ciorogarla, et tous les jours à la maison, sur la base d’un plan personnel élaboré par son entraîneur.
« L’année prochaine, je me vois en équipe nationale », ajoute l’ambitieux adolescent.
Les femmes n’ont pas encore disputé une Coupe du monde complète – elles se concentrent sur les Sevens – mais les Stejarii (The Oaks) seront en France pour la pièce maîtresse mondiale masculine de cette année qui débutera le 8 septembre.
Face à l’Irlande, vainqueur du Grand Chelem des Six Nations, et à l’Afrique du Sud, championne en titre, sans parler de l’Ecosse affamée, la Roumanie a peu de chances de se rapprocher de la phase à élimination directe.
Ils verront cependant leur dernier match contre les Tonga à Lille comme une chance de gravir un autre échelon sur l’échelle vers les branches supérieures du jeu.
++ Avant la Coupe du monde de rugby en France, l’Agence France-Presse a demandé à 20 photographes en herbe de chaque pays qualifié pour la compétition de montrer un aspect de la culture de l’union de rugby dans leur pays d’origine, avec l’aide d’appareils photo Canon qui parrainent le tournoi . De la Namibie aux Fidji en passant par la Géorgie et l’Ecosse, ce reportage photo nous donne un aperçu des valeurs fondamentales du rugby sur les cinq continents.