Un ex-allié poursuit le souverain de Monaco dans le scandale « Rock Files »

Claude Palmero a été pendant plus de deux décennies en charge de la gestion des actifs du palais, d’abord pour le père d’Albert Rainier III, le mari de l’actrice américaine Grace Kelly, puis leur fils le prince Albert lorsqu’il est devenu souverain en 2005.

Mais maintenant, Palmero demande environ un million d’euros (1,1 million de dollars) de dommages et intérêts au palais, selon une plainte vue par l’AFP, pour avoir perdu son emploi après avoir été impliqué avec d’autres anciens hauts fonctionnaires du palais dans des allégations non vérifiées publiées dans les « Dossiers ». du Rocher » (« Rock Files », faisant référence à Monaco par son surnom) à partir de 2021.

Le site hébergeait des vidéos, des conversations confidentielles par e-mail et des articles hostiles traitant du développement immobilier dans la principauté.

La controverse a agité les eaux habituellement calmes autour de Monaco, une minuscule principauté entourée par le territoire français qui attire des résidents ultra-riches – comme la star du tennis Novak Djokovic et le champion de formule 1 Lewis Hamilton – en raison de son régime fiscal favorable.

Avec une population d’à peine 40 000 habitants, Monaco n’impose ni impôt sur le revenu ni sur la fortune.

Parmi les éléments publiés par les Dossiers du Rocher figuraient des échanges de courriels entre quatre personnes proches d’Albert, dont Palmero, les accusant de collusion dans une prétendue escroquerie financière.

Outre Palmero, le directeur de cabinet d’Albert, Laurent Anselmi, a également perdu son emploi en juin.

« D’un autre âge »

En charge des biens de la couronne, Palmero était connu comme une éminence grise monégasque, chargée de questions stratégiques telles que la prise de participation dans l’aéroport de Nice et l’achat d’une propriété, ainsi que la garde des secrets du palais.

Il a formé un recours contre sa révocation dans le cadre de l’affaire devant la Cour constitutionnelle de Monaco, dite Tribunal suprême, que son avocat a déposée le 13 juillet.

« Aucune raison n’a jamais été donnée pour justifier ces décisions qui viennent d’un autre âge et violent manifestement le principe de légalité », indique la plainte déposée par l’un de ses avocats Pierre-Olivier Sur et consultée par l’AFP.

« Le Prince Albert II durant son règne s’est félicité devant ses sujets et devant le monde entier que Monaco est un Etat de droit.

« Hélas, il y a des circonstances où ce principe est malheureusement oublié par lui et favorise la violence de l’arbitraire », a-t-il ajouté.

Palmero demande la condamnation du prince à réparer « l’immense préjudice moral, l’injure et la perturbation des conditions de vie », réclamant le million d’euros et sa réintégration.

L’avocat d’Albert, Jean-Michel Darrois, a répondu : « Il s’agit d’une décision discrétionnaire de la maison royale comme c’est le cas dans plusieurs autres monarchies ».

Mais la polémique est profondément malvenue pour Albert, qui a déjà fait l’objet d’un examen minutieux de son mariage avec la princesse Charlene, l’ancienne nageuse olympique sud-africaine en 2011, dans les médias français et internationaux ces derniers mois.

Charlene n’est revenue à Monaco qu’en mars 2022 après une absence de plusieurs mois pour des soins médicaux.

Raids et combats internes

L’affaire, qui doit être entendue dans les prochaines semaines, intervient alors que la justice a lancé mi-juillet une série de perquisitions chez les quatre anciens confidents du prince mis en cause dans les Dossiers du Rocher.

Toutes les personnes impliquées démentent les allégations avancées par les Dossiers du Rocher, qui ont publié leur correspondance privée et dont les origines restent mystérieuses malgré les enquêtes des autorités françaises et monégasques.

Patrice Pastor, entrepreneur monégasque du BTP, a porté plainte pour trafic d’influence présumé à leur encontre. Mais alors qu’ils le soupçonnent d’être à l’origine du site, l’homme d’affaires dément fermement.

Le prétendu motif de Pastor, dont le groupe vaut jusqu’à 30 milliards d’euros, est allégué par ses ennemis d’avoir voulu garder le contrôle sur les transactions immobilières lucratives dans la principauté, que Palmero et ses alliés cherchaient à limiter.

Selon les chiffres officiels, 88 appartements neufs ont été vendus en 2022 à Monaco, pour un montant total stratosphérique de 1,2 milliard d’euros. Le groupe Pastor est particulièrement impliqué dans le projet Mareterra, six hectares de luxueuses constructions ouvertes sur la Méditerranée.

D’abord rapportées par le quotidien français Le Monde, les perquisitions ont visé, en France et à Monaco, les domiciles et bureaux de Claude Palmero, du cabinet d’avocats de Thierry Lacoste, ami d’enfance du prince, Laurent Anselmi, et de Didier Linotte, président du Tribunal suprême. , qui est sur le point de quitter ses fonctions.

Le procureur général de Monaco s’est refusé à tout commentaire.

Les quatre hommes ne nient pas être en contact mais insistent sur le fait que c’était pour s’occuper des affaires courantes de Monaco.

Deux autres hommes feraient également partie du groupe: l’ancien chef du gouvernement monégasque Michel Roger, qui l’aurait formé, est devenu paraplégique après un accident en 2015. Le sixième homme était Jean-François Renucci, ancien chef de la cour de cassation de Monaco, décédé dans un accident de voiture entre Monaco et Nice en 2021 au moment même où éclatait le scandale des Dossiers du Rocher.

Les quatre allèguent que le pasteur a maintenant gagné la faveur du prince, mais cela a été démenti par un assistant du palais. « Ce prince ne prend pas parti », a déclaré l’assistant, qui n’a pas été nommé, au quotidien Le Figaro.

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite