La France repousse le plan de défense aérienne européen dirigé par l’Allemagne

La France accueillera lundi une réunion des ministres européens de la Défense pour tenter d’aplanir les divergences sur la défense aérienne conjointe des continents, après s’être hérissée contre un projet dirigé par l’Allemagne qui a snobé ses fabricants.

Organisé en marge du Salon du Bourget, le rassemblement animé par le ministre de la Défense Sébastien Lecornu comprendra une vingtaine de ses homologues et le chef du marché intérieur de la Commission européenne Thierry Breton.

Ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a accepté de venir après des réticences initiales, a déclaré une source gouvernementale française AFP.

Nous avons deux devoirs : nous préparer à assister l’Ukraine et renforcer le flanc Est (OTAN) sur le long terme, ainsi que revenir aux fondamentaux que nous connaissions pendant la guerre froide mais qui sont redevenus pertinents, a déclaré Lecornu lors du meeting aérien.

Nous devons nous mettre à jour avec les sauts technologiques, les différentes alliances stratégiques et le fait que le désordre mondial ne vient pas seulement de l’Est, a-t-il ajouté.

La réunion est largement considérée par les observateurs comme une réponse au plan européen Sky Shield dirigé par l’Allemagne et lancé en octobre, dans le cadre duquel 16 pays de l’OTAN et la Suède prévoient d’utiliser des équipements allemands, américains et israéliens.

La France et la Pologne sont des résistants notables à Sky Shield, Paris souhaitant promouvoir ses propres missiles anti-aériens à moyenne portée.

D’énormes contrats sont en jeu, l’Allemagne et la France devant dépenser à elles seules 10 milliards d’euros (11 milliards de dollars) pour la défense aérienne d’ici 2030.

Les ministères européens de la Défense ont fortement réduit leurs dépenses en équipements anti-aériens après la fin de la guerre froide, mais ont été effrayés par l’invasion russe de l’Ukraine l’année dernière.

Après un accord de deux milliards d’euros pour Paris et Rome pour acheter des missiles au fabricant européen MBDA, et un deuxième contrat de 2,2 milliards d’euros avec la Pologne pour ses lanceurs et missiles CAMM, une nouvelle commande conjointe est attendue après la conférence de lundi.

La France, la Belgique, Chypre, la Hongrie et l’Estonie pourraient également signer une déclaration d’intention pour acheter les missiles anti-aériens à courte portée Mistral de MBDA, écrit Lecornu dans le quotidien Le Figaro.

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