Jean Moulin – « Le visage de la France »
(16 juin 2023) Cette semaine, il y a 80 ans, un beau Français, Jacque Martel, arborant un foulard, s’est présenté au bureau du Dr Frdric Dugoujon sur la place Castellane, à Caluire-et-Cuire, en France, dans la banlieue de la ville de Lyon, dans le sud de la France.
Monsieur Martel était vêtu d’un costume gris pointu et portait un trilby marron et des lunettes de soleil. (Un trilby est un chapeau à bords étroits, plus petit qu’un fedora. Son nom est tiré d’une pièce de théâtre et d’un roman du même nom de 1896) Monsieur Martel a appuyé sur la sonnette et a été accueilli par Madame Marguerite Brossier, la femme de chambre des médecins.
Elle lui montra la salle d’attente. Il avait déjà 45 minutes de retard. Il enleva son chapeau et ses lunettes et prit place parmi les six patients qui attendaient de voir le médecin. Les sept patients ont attendu que le Dr Dugoujon termine l’examen d’un petit garçon.
Soudain, Monsieur Martel a entendu le bruit des voitures qui s’arrêtaient, des portes qui claquaient, des pas qui couraient ! M. Martel n’avait pas à se demander ce qui se passait. Il a su immédiatement. Des agents de la Gestapo remplissaient la salle d’attente des médecins. Monsieur Martel a été attrapé, jeté contre le mur et menotté.
Les agents de la Gestapo étaient dirigés par le SS Hauptsturmfhrer Klaus Barbie. Herr Barbie avait déjà acquis le sobriquet Le Boucher de Lyon. Il prend la tête de la Gestapo à Lyon en novembre 1942, lorsque les Allemands occupent la partie de la France précédemment inoccupée, suite à l’invasion alliée de l’Afrique du Nord française.
C’était le plus grand triomphe de sa carrière, il avait capturé le célèbre Jean Moulin à la tête de toute la Résistance en France. Pour cette Barbie a reçu la Croix de fer, première classe, par Hitler.
Jean Pierre Moulin est né le 20 juin 1899 dans l’ancienne ville française de Bziers, située à six miles de la côte méditerranéenne. Il obtient une licence en droit en juillet 1921 à la faculté de droit de Montpellier, après quoi il occupe divers postes gouvernementaux mineurs. Il épouse une chanteuse professionnelle de 19 ans, Marguerite Cerruti, en septembre 1926, mais le mariage ne dure pas. Moulin est entré dans l’armée française au cours de la dernière année de la Première Guerre mondiale mais n’a pas vu de combat.
Il a été arrêté pour la première fois par les Allemands le 17 juin 1940 parce qu’il refusait de soutenir leurs fausses accusations selon lesquelles trois soldats sénégalais avaient tué des civils français, alors qu’en fait, ils avaient été tués par des bombardements allemands. Alors qu’il était en prison et battu, il a tenté de se suicider en se coupant la gorge avec un morceau de verre brisé. Cela a entraîné une cicatrice révélatrice, qu’il a tenté de cacher avec son écharpe de marque. Sa tentative de suicide a échoué lorsqu’il a été découvert par un gardien et emmené à l’hôpital pour y être soigné.
En septembre 1941, il franchit la frontière espagnole et se rendit à Lisbonne, d’où il se rendit à Londres. Pendant son séjour à Londres, il a rencontré le général Charles de Gaulle le 24 octobre, qui l’a décrit comme un grand homme. Super à tous points de vue. À l’époque, la Résistance française était en proie à la désunion, avec au moins cinq groupes différents et cinq dirigeants différents. De Gaulle confie à Moulin la tâche d’unifier ces organisations disparates.
Il a commencé sa mission en parachutant dans le sud de la France le 1er janvier 1942. En l’espace d’un an, il avait convaincu trois des groupes de se regrouper sous le nom de United Resistance Movement. Il retourna à Londres, avec certains des chefs de la Résistance, en février 1943. Il retourna en France le 21 mars 1943 et rencontra d’autres chefs de la Résistance à Paris le 27 mai 1943. Lors de cette réunion, il convainquit les groupes disparates de rejoindre le Conseil National de la Résistance (CNR) avec lui-même comme leader.
Moulin se rendit au bureau du Dr Dugoujons à l’extérieur de Lyon, le lundi 21 juin 1943, pour rencontrer d’autres chefs de la résistance. Après son arrestation, lui et les cinq autres hommes qu’il devait rencontrer sont conduits à la prison de Montluc à Lyon. La ville est située à 243 milles au sud-est de Paris, à 173 milles au nord-est de Marseille et à 70 milles au sud-ouest de Genève, en Suisse, au confluent des fleuves Rhône et Sane. Avec une population actuelle de 522 969 habitants, Lyon est la troisième plus grande ville de France. En 1943, sa population était de 460 000 habitants.
Les résistants ont compris que s’ils étaient capturés, ils seraient torturés. Ils savaient aussi qu’ils finiraient par se casser. Il était également entendu qu’ils devaient faire de leur mieux pour tenir deux jours. Si cela pouvait être fait, les contacts pourraient être changés et les numéros de téléphone, les adresses et les noms de code modifiés. C’est qu’aucun résistant ne savait tout sauf Jean Moulin.
Après 17 jours de torture incessante de Klaus Barbie, son corps battu et mutilé a été jeté dans un wagon couvert à Metz, en direction de l’Allemagne, mais à ce moment-là, la vie en avait été arrachée. Mais la Résistance n’était pas compromise, car Jean Moulin ne parlait pas.
Jean Moulin est le cinquième nom le plus populaire pour une école française et le troisième nom le plus populaire pour une rue française. La station de métro parisienne porte son nom. Il a fait l’objet de deux téléfilms. Une plaque en son honneur est visible à la gare de Metz. Avant l’adhésion de la France à l’Union européenne, son visage ornait des pièces de deux, cent et cinq cents francs. Les écoliers français apprennent que Jean Moulin est un symbole et un héros de la Résistance française.
Quant à Klaus Barbie, dont on estime qu’il est responsable de la mort de 14 000 personnes, avec l’aide de la CIA de ce pays, il a pu se rendre en Bolivie après la guerre et y a vécu pendant 30 ans sous le nom de Klaus. Altmann.
Grâce aux efforts d’éminents chasseurs de nazis, Serge et Beate Klarsfeld, il a été localisé et finalement extradé vers la France, où il a été jugé à Lyon en 1987. Le 4 juillet 1987, Klaus Barbie a été reconnu coupable et condamné à la réclusion à perpétuité. Il mourut en prison, à Lyon, quatre ans plus tard, à l’âge de 77 ans.
En 1988, le documentaire Hotel Terminus: The Life and Times of Klaus Barbie, a remporté un Oscar du meilleur documentaire (le siège de Barbies était situé à l’Hôtel Terminus, aujourd’hui Hôtel Mercure, Lyon Centre, Château Perrache, à Lyon.)
Les restes que l’on pense être ceux de Jean Moulin ont été enterrés au cimetière du Pré Lachaise à Paris. Ils ont ensuite été transférés au Panthon, le 19 décembre 1964. L’auteur André Malraux, alors premier ministre français de la Culture, a prononcé l’un des discours les plus célèbres de l’histoire de France, concluant en demandant aux, … jeunes de France… à,… pensez à cet homme comme vous auriez tendu la main vers son pauvre visage méconnaissable en ce dernier jour, vers ces lèvres qui ne laissent jamais échapper un mot de trahison : ce jour-là, son était le visage de la France…. Assis dans le public était le président français De Gaulle, qui portait son uniforme militaire. Malraux reste maintenant, lui aussi, en repos au Panthon.
L’identité de celui qui a trahi ce grand homme reste inconnue.
La semaine prochaine : Peenemnde
M. Wimbrow écrit d’Ocean City, Maryland, où il exerce le droit et représente les personnes accusées d’infractions pénales et de délits routiers, et les personnes qui ont subi des blessures sans faute de leur part. Il peut être contacté à : wimbrowlaw@gmail.com
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