La France ratifie le traité pour mettre fin à la violence et au harcèlement au travail

Dans une étape attendue depuis longtemps, la France a enfin officiellement ratifié la Convention 2019 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la violence et le harcèlement (C190), qui établit des normes mondiales pour prévenir et combattre la violence et le harcèlement au travail.

La France a joué un rôle important dans la négociation du traité et a été parmi les premiers à s’engager à poursuivre la ratification lors de son adoption le 21 juin 2019. Pourtant, il a fallu 4 ans au gouvernement français pour ratifier la convention, malgré les appels persistants des syndicats et société civile groupes.

Le 12 avril, dix-huit mois après l’adoption par le parlement français du projet de loi de ratification de la C190, le gouvernement a officialisé la ratification, s’engageant à garantir un monde du travail sans violence ni harcèlement. La France est ainsi devenue le 27e pays au monde et le 5e État membre de l’UE à le faire.

Mais la ratification ne peut être qu’un premier pas. Le 2 juillet 2021, la France alors ministre du Travail Elisabeth Borne, aujourd’hui Premier ministre de la France, a fait une promesse lors du Forum Génération Égalité : la France entend désormais être un modèle dans la mise en œuvre de [the] convention, en la ratifiant dans les plus brefs délais.

Pour être un modèle, la France devrait adopter des réformes conformes à la Convention et à la recommandation qui l’accompagne. Des groupes féministes, des syndicats et d’autres groupes de la société civile ont déjà identifié des domaines spécifiques de réforme et proposé des solutions concrètes. Il y a des meilleures pratiques émergentes dans d’autres pays dont la France devrait également s’inspirer.

Par exemple, les décideurs politiques français devraient introduire des sanctions pour les employeurs qui n’ont pas de plan de protection contre la violence. Ils devraient rendre les formations obligatoires pour les cadres et sensibiliser les travailleurs à leurs droits. Ils devraient également obliger les entreprises françaises à prendre des mesures pour prévenir et répondre aux risques tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement, développer des stratégies spécifiques pour protéger les personnes les plus à risque et adopter des protections sur le lieu de travail, telles que 10 jours de congé payé, pour que les victimes de violence domestique demandent de l’aide et sécurité sans craindre de perdre leur emploi.

Alors qu’il était encore ministre du Travail, l’actuel Premier ministre Borne avait déclaré : Le monde du travail ne doit pas être une source d’anxiété ou d’insécurité pour les femmes. Cela ne peut être le cas que si la France adopte les réformes que réclament féministes et syndicalistes. Tout le monde, y compris les femmes, mérite de travailler dans la sécurité et la dignité.

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