Prince Joachim Murat: Sur le leadership napoléonien d’aujourd’hui et la relance des PME en France

De Joseph Hammond

Aucune étude du leadership ne peut être complète sans une réflexion sur la vie et l’époque de Napoléon Bonaparte. L’un des leaders qui a étudié Napoléon toute sa vie est Joachim Murat, prince de Pontecorvo.

Murat est un descendant de la septième génération de Joachim Murat, le roi de Naples. L’aîné Murat a obtenu son titre de plus grand commandant de calvaire de Napoléon qui a épousé Caroline Bonaparte, la sœur de l’empereur. Joachim Murat est l’un des royalistes les plus connus en France aujourd’hui. Chef d’entreprise accompli, il a travaillé dans des secteurs allant de l’informatique en nuage à l’industrie de la défense. Dans ces rôles et d’autres, il a travaillé dans l’ex-Union soviétique, en Asie et ailleurs. Il est également ancien conseiller au ministère français du Commerce extérieur.

Il a parlé à Zenger News de la situation en France et de la pertinence continue du leadership napoléonien pour les dirigeants d’aujourd’hui.

Zenger News : Le président français Emmanuel Macron a déclenché des protestations en utilisant l’article 49.3 de la constitution française pour adopter une législation plutôt que la procédure parlementaire normale. Il a utilisé cette méthode pour faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Quel est votre point de vue non pas tant sur ses politiques que sur la structure de la règle des 49,3 ?

Prince Joachim Murat : L’article 49.3 de la Constitution française permet au gouvernement d’adopter une loi sans l’accord du parlement, mais par le biais d’un processus qui déclenche en fait un vote de confiance. Il a été inventé pour éviter l’impasse politique due à l’absence de majorité au parlement. Si le parlement est contre l’utilisation du 49.3, il peut voter la dissolution du gouvernement. Dans la situation actuelle, le 49.3 a été utilisé sans déclencher de vote de défiance au sein du parlement. C’est donc une procédure parfaitement légale.

Le problème de cette procédure, bien que légale, est qu’elle a perdu sa légitimité. Les sondages montrent 70% d’opposition à la récente réforme des retraites. Des millions de personnes manifestent depuis des semaines dans la rue. Seul un vote des représentants du peuple aurait pu légitimer une réforme aussi impopulaire.

En ne votant pas la dissolution, le gouvernement en réponse au 49.3 a perdu une grande partie de sa légitimité. Il fait suite à une longue période de crise politique en France qui a débuté avec le déchaînement des gilets jaunes. C’est une grave crise démocratique qui remet en cause la légitimité de nos institutions, de nos dirigeants politiques, voire de notre République elle-même. En France, on appelle ça « une crise de régime ». Nous en avons connu quelques-uns dans notre histoire.

ZN : Bien sûr, ce débat fait partie d’un débat plus large sur l’état de l’économie en France. Comme vous l’avez déjà souligné en 1946, 35 % des actifs en France étaient des entrepreneurs ou des indépendants. Aujourd’hui, ce chiffre est inférieur à 10 %. Comment la France peut-elle redynamiser l’entrepreneuriat ?

PJM : L’accès au financement et une plus grande flexibilité sur le marché du travail sont les principaux moteurs pour libérer l’énergie entrepreneuriale. Il nous faut aussi un système bancaire plus audacieux pour soutenir l’entrepreneuriat. Les banques françaises sont très réticentes à financer la création d’entreprises. L’écosystème du capital-risque en France est également très limité

et l’accès au financement reste inhibé.

Une réduction de la pression fiscale et l’utilisation des fonds publics pour soutenir largement les PME pourraient déclencher plus de courage à cet égard. Un modèle de type DARPA de financement mixte privé-public des innovations devrait être adopté. En parallèle, le marché du travail doit être plus flexible pour permettre aux entreprises de s’adapter et d’évoluer de manière prospère et résiliente. L’astuce consiste à éviter le développement d’un environnement de travail « ubérisé ». Certains pays se targuent d’être une « terre d’entrepreneurs » alors qu’en réalité ce sont des pays « ubérisés » avec une importante main-d’œuvre précaire. Trouver le juste équilibre travail-flexibilité est la clé d’une nation prospère au cours de ce siècle.

ZN : Quel rôle jouent les référendums dans le bonapartisme en tant qu’idéologie ? Y a-t-il quelque chose ici que les chefs d’entreprise devraient également imiter ?

PJM : Le système napoléonien peut être décrit comme une pyramide avec le peuple à sa base. Napoléon a donné à la nation une vision, une image plus grande, un horizon glorieux. L’objectif étant de rendre les individus fiers de la France et de valoriser ce sentiment à travers le groupe. Mais ce système a entraîné des coûts et des sacrifices. En tant que telle, cette voie à suivre considérait une validation constante par le peuple par le biais de référendums. Ce système était le fondement de l’Empire napoléonien sa souveraineté et sa légitimité. Si vous voulez rassembler des individus et les unir derrière un objectif commun qui améliore leur situation, vous avez besoin d’une vision glorieuse et d’une légitimité sous-jacente. Napoléon avait une vision, il a construit la légitimité à travers les référendums et a apporté la prospérité à la Nation et à son peuple.

Les chefs d’entreprise devraient certainement s’inspirer de cet exemple. Il est important de prendre soin de vos employés et d’avoir un moyen d’avoir des commentaires réguliers de leur part. Mais je ne suis pas sûr qu’un système électoral puisse fonctionner dans un environnement corporatif. L’histoire suggère que les efforts déployés dans ce sens n’ont pas été couronnés de succès. Certes, une entreprise n’est pas une démocratie mais les salariés peuvent la quitter quand ils le souhaitent. Ainsi, l’effort le plus important ici serait probablement de rendre les gens fiers de leur travail, de défendre ses valeurs et de participer à l’effort d’un objectif commun plus grand. Cela nécessite de très bons leaders, pas seulement des managers.

ZN : Vous avez dit un jour que le bonapartisme est une philosophie de la responsabilité et de la résistance à la médiocrité. Pensez-vous également que ce sont plus que de simples principes politiques, cela pourrait également être une philosophie pour les dirigeants

PJM : Absolument. Je pense même que le bonapartisme est un état d’esprit, une attitude de vie plus que politique. Saisir les opportunités, oser et garder la tête droite, c’est le bonapartisme. Possédez vos actions et toutes leurs conséquences, c’est du bonapartisme. Et, bien sûr, y ajouter du panache. S’inspirant de personnalités telles que Napoléon Bonaparte, le Maréchal Murat, le Maréchal Lannes, Surcouf l’archétype du corsaire, ou Eugne François Vidocq l’agent secret. Connaître ces biographies vous fournira la bonne dose exacte de vitamines dont vous avez besoin pour commencer votre journée !

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