Macrons France est une poudrière

Le 22 mars 1968, la combustion lente qui finirait par éclater en Frances May 68 a commencé. Le mouvement étudiant radical connu sous le nom de 22 mars, avec Daniel Cohn-Bendit (Dany le Rouge) en son cœur, ignorait que ses actions ce jour-là conduiraient à des émeutes et à la paralysie éventuelle de l’État français après l’adhésion des travailleurs.

L’histoire ne se répète pas, elle résonne. Même alors, les échos du passé ne produisent pas forcément les mêmes effets, quel que soit le nombre de révolutions qu’a connues la France. Néanmoins, 55 ans plus tard, ce 7 mars, la France sera paralysée par des grèves roulantes généralisées et des manifestations contre le projet de loi du président Macron visant à faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

Exceptionnellement, tous les syndicats français sont unis dans la lutte. Les grèves dans le secteur de l’énergie ont commencé le week-end dernier, les chemins de fer, les ports, les contrôleurs aériens, les chauffeurs routiers, les écoles et les éboueurs prenant la trique.

Cela survient après deux précédentes manifestations nationales d’un million de personnes. Selon plusieurs sondages d’opinion, 70% des Français sont opposés au projet de loi. La majorité simple du président Macron à l’Assemblée nationale peine à faire débattre le projet de loi, et encore moins à le faire voter. À l’Assemblée nationale, l’obstruction systématique et les tactiques d’agitprop de Jean-Luc Mlenchons, les députés radicaux de la France Insoumise, ont bloqué le passage des projets de loi. Pour l’instant, elle se poursuit au Sénat, mais le gouvernement a la possibilité constitutionnelle de guillotiner la discussion parlementaire et d’appliquer les clauses des projets de loi par décrets.

Les opposants, cependant, soulignent comment les manifestations et les grèves de 1995 ont forcé le président Jacques Chirac à retirer son projet de réforme des retraites. Le test ne sera pas aujourd’hui, mais la mesure dans laquelle les grèves roulantes peignent le reste du mois de mars en rouge. Macron s’inspirera de cet indicateur.

Les enjeux du bras de fer avec Macron sont élevés. Il affirme à juste titre que la réforme des retraites était une promesse des élections présidentielles de 2017 et 2022. Sa justification est le projet de loi astronomique actuel sur les retraites, ajoutant à la dette nationale de 115 % de la France. Ses détracteurs affirment que le véritable vote pour le second mandat de Macron n’était que d’environ 20 %, la plupart des électeurs ayant voté à contrecœur pour Macron pour bloquer Marine Le Pen. Par conséquent, il n’a pas de mandat pour la réforme des retraites. Le fait que le programme de réforme de Macron ait été bloqué par des grèves et Covid suggère que la défaite de la réforme des retraites pourrait faire de lui un président boiteux pour ses quatre années restantes, scellant son destin dans l’histoire comme un échec.

Alors, où cela laisse-t-il le destin de Frances ? Est-elle au bord de l’insurrection ou s’agit-il simplement d’un mécontentement plus fumant ? Macron pourrait faire adopter sa législation de justesse grâce au soutien des députés du parti républicain. Mais vu l’impopularité des projets de loi qui risquent de sceller leur sort aux élections sénatoriales et européennes de cette année et de la prochaine, tout en boostant Marine Le Pen et le Rassemblement National. Macron, qui prend des risques, pourrait recourir à l’option nucléaire constitutionnelle et dissoudre le Parlement, convoquer des élections et espérer une majorité qui pourrait faire adopter son projet de loi. Mais il sait d’après les sondages qu’il y a de fortes chances que le Rassemblement National revienne comme le plus grand parti à l’Assemblée nationale avec le droit de former un gouvernement.

Historiquement, les insurrections et les révolutions françaises ont tendance à être initiées par le peuple ou étudiants. Février 1848 et mai 68 étaient dirigés par des étudiants; 1789 et 1871 le peuple. Il est révélateur que l’instigateur Jean-Luc Mlenchon met tout en œuvre pour recruter des syndicats étudiants dans la lutte. Ce n’est pas facile pour une question de pension qui ne les touchera pas directement avant un demi-siècle. Mais il comprend leur puissance historique à monter aux barricades et à radicaliser la lutte. L’implication des lycéens est un bonus connu pour provoquer l’anxiété des parents bourgeois et exercer une pression politique sur le pouvoir.

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Dans quelle mesure les universités ferment et lycens descendre dans la rue sera un baromètre de l’inquiétude que devrait avoir le président Macron. Ensuite, il y a la dimension supplémentaire de l’inflation et de la crise du coût de la vie qui caractérisent la plupart des révolutions françaises. Tout visiteur en France sent son état de poudrière.

Mais malgré les sondages d’opinion montrant une large majorité opposée à la réforme des retraites, les mêmes sondages révèlent qu’une majorité pense que la loi passera de toute façon. Heureusement, comme cela arrive le plus souvent dans l’histoire de France, la Marche rouge n’est peut-être qu’un autre tournant qui n’a pas tourné. Ou plus pessimiste, March copiera-t-il un précédent historique ? Comme l’a averti le grand penseur politique et historien de la révolution en France et aux États-Unis, Alexis de Tocqueville : L’histoire est une galerie d’images où il y a peu d’originaux et de nombreuses copies.

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