Qu’est-ce qui vient ensuite dans la lutte de Frances sur la réforme des retraites?

Six semaines, cinq grèves et d’innombrables heures de débat après le dévoilement des propositions, les deux parties creusent.

Macron a déclaré cette semaine que son projet de relever l’âge de la retraite de Frances de 62 à 64 ans et d’augmenter le nombre d’années que les gens doivent cotiser au système avant de pouvoir toucher une pension était simplement du bon sens.

Dans l’ensemble, les gens savent qu’ils doivent travailler un peu plus longtemps en moyenne, tout le monde, sinon nous ne pourrons plus financer correctement nos retraites, a déclaré le président lors de sa première rencontre depuis des semaines.

Elle est intervenue lors d’une accalmie dans l’action revendicative qui secoue la France depuis fin janvier mais cela ne signifie pas que les syndicats français ont abandonné la bataille.

Pause tactique

Les trois dernières grèves et manifestations intersectorielles se sont déroulées à 10 jours d’intervalle, les 7, 11 et 16 février.

Le dernier d’entre eux a vu une mobilisation plus faible, car de nombreuses écoles ont fermé pour les vacances et moins d’enseignants et de travailleurs des transports se sont mis en grève.

Il y a aussi le danger de fatigue que trop de perturbations, trop rapprochées, pourraient coûter aux syndicats la bonne volonté publique. Leur taux d’approbation s’élève actuellement à 47%, selon un sondage pour la radio RTL publié cette semaine, trois points de plus qu’au début février mais encore loin d’un soutien retentissant.

La décision de reporter la prochaine grève au 7 mars est tactique : elle interviendra juste après le retour des dernières écoles françaises de leurs vacances d’hiver, avec moins de risque de perturber les vacances.

Si les manifestations peuvent égaler ou même battre les quelque 1,3 million de personnes qui auraient officiellement participé aux plus grandes manifestations à ce jour, après près de trois semaines sans action, cela permettra également aux syndicats de faire valoir que leur cas a du pouvoir.

Et cela laisse un peu de temps aux législateurs pour réagir, selon Laurent Berger, chef du plus grand syndicat français, la CFDT.

La prochaine grève sera la première depuis que le projet de loi sur la réforme des retraites est allé au Sénat, après un débat houleux à la chambre basse du parlement français, l’Assemblée nationale, qui s’est terminé la semaine dernière sans parvenir à un vote.

La chambre haute doit commencer à débattre des réformes le 27 février, avant qu’une commission mixte des deux chambres ne doive se mettre d’accord sur une version finale du projet de loi le 15 mars.

Tout doit s’arrêter partout

Plus cette échéance approche, plus les syndicats ont promis de se battre.

Pierre Martinez, chef du syndicat de la ligne dure CGT, a appelé à des grèves plus dures, plus nombreuses, plus importantes et continues, tandis que le chef du parti d’extrême gauche France insoumise, Jean-Luc Mlenchon, a déclaré : Le 7 mars, nous bloquons tout. Tout doit s’arrêter partout.

Mais Berger, dont le syndicat CFDT est plus modéré que certains de ses alliés, a souligné que la mobilisation commune n’appelle ni à une grève générale ni à une durée de plus de 24 heures (bien que les syndicats individuels puissent décider de se retirer plus longtemps).

Réclamaient l’arrêt du pays, ce qui est différent d’un blocus. Le 7 mars, nous avons besoin d’une action digne et respectueuse, mais cela monte d’un cran, il a dit à Europe 1 radio plus tôt cette semaine.

La journée est susceptible de tester l’approche des mouvements : s’en tenir à des actions d’une journée, ou recourir à des grèves roulantes plus perturbatrices.

Mobilisation sur plusieurs jours

Les grèves devraient durer plus ou moins d’une journée, puisque les syndicats représentant le secteur chimique, y compris les travailleurs des raffineries de pétrole, ont appelé à des grèves continues à partir du 6 mars.

Les préavis de grève des éboueurs et des transports en commun parisiens, qui doivent entrer en grève le 7 mars, sont également susceptibles d’être reconduits dans les jours suivants.

Entre-temps, plusieurs syndicats ont indiqué qu’ils prévoyaient une forme de protestation pour coïncider avec la Journée internationale de la femme le 8 mars.

Les femmes actives qui sont plus susceptibles de prendre du temps pour élever leurs enfants devraient être particulièrement touchées par la proposition d’allonger la période minimale de cotisation, qui, selon les calculs du gouvernement lui-même, obligera les femmes à reporter l’âge de la retraite plus longtemps, en moyenne, que Hommes.

Et alors que les enseignants ont jusqu’à présent déclaré qu’ils ne feraient grève que le 7 mars, les mouvements de jeunesse ont appelé les étudiants des universités et lycées à se retirer le 9 mars pour souligner l’impact des réformes sur les jeunes.

Mais aucune date n’a encore été fixée pour de nouvelles grèves nationales intersectorielles. Cela aussi dépendra de ce qui se passera le 7 mars.

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