Dune et saupoudré alors que le Rallye Dakar teste les limites de l’endurance
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Sea Camp (Arabie Saoudite) (AFP) En matière de courses d’endurance en sport automobile, rien ne peut rivaliser avec le Rallye Dakar annuel qui démarre samedi sa 45e édition sur les rives de la mer Rouge.
L’événement de cette année s’étend sur 8 549 km sur 15 jours de course, dont une excursion de quatre jours dans les dunes désertiques encore inexplorées du vaste Rub’ al-Khali, ou Empty Quarter.
« ‘Be Afraid’ semble être le message du parcours du Dakar 2023 », affirmaient les organisateurs lors de la révélation du parcours début décembre.
L’avertissement ne semble avoir rebuté personne : plus de 800 pilotes, pilotes et copilotes s’élanceront à bord de motos, autos, quads, camions et véhicules légers au départ de la course samedi.
Parmi eux, des noms bien connus, dont le nonuple Champion du Monde des Rallyes Sébastien Loeb (BRX) qui savoure la perspective de disputer son sixième Dakar.
« C’est 14 étapes, c’est très long, un vrai rallye d’endurance », a-t-il déclaré. « Nous devons trouver le bon rythme pour arriver à l’arrivée avec le moins d’erreurs possible. »
Le Français, qui vient de remporter l’édition 2022 de l’Extreme E, a une dure bataille devant lui s’il veut améliorer ses trois podiums et décrocher cette première victoire.
Il devra notamment détrôner le tenant du titre Nasser Al-Attiyah (Toyota), quadruple vainqueur de l’épreuve, mais il devra également affronter une autre légende du WRC Carlos Sainz (Mini) ainsi que le grand Dakar Stéphane Peterhansel (Audi). qui a remporté l’événement 14 fois – huit en voiture et six à vélo.

Du côté de la moto, le champion en titre Sam Sunderland (GasGas) devra faire face à un défi de taille de la part de Daniel Sanders (GasGas), Pablo Quintanilla (Honda), Matthias Walkner (KTM) et Adrien Van Beveren (Honda).
Préoccupations
La course de cette année se déroule dans un contexte de préoccupations liées au bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits humains et à l’intervention militaire au Yémen voisin.
Cette guerre en cours a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, avec une grande partie de la population yéménite proche de la famine, selon les Nations Unies.

L’an dernier, les préparatifs avaient été secoués par une explosion deux jours avant le départ de la course qui avait gravement blessé le pilote français Philippe Boutron.
Un « accident » selon Riyad, bien que les enquêteurs français aient conclu en février que l’explosion avait été causée par un engin explosif improvisé.
Amaury Sport Organisation, qui gère l’événement, dit avoir renforcé la sécurité autour des bivouacs où seront hébergés les 2 700 personnes de la caravane du Dakar.
Le rallye, bien sûr, n’est pas étranger aux questions de sécurité.
La première course en 1978 est partie du Trocadéro à Paris et s’est terminée dans la capitale sénégalaise mais après 29 ans en Afrique, les menaces sont devenues trop grandes.
Cela signifiait déplacer la course en Amérique du Sud pendant 11 ans avant de la transférer en Arabie saoudite en 2020.
Depuis lors, il est sous le feu des projecteurs des ONG qui critiquent la « politique de sportwashing » de la plus grande économie du monde arabe.
« Les fans de sport ne devraient pas croire aveuglément l’image fabriquée et présentée par le gouvernement saoudien à travers ces événements », a déclaré Joey Shea, chercheur sur l’Arabie saoudite à Human Rights Watch.

L’ONG a documenté « des violations généralisées des droits de l’homme dans le royaume, y compris des arrestations arbitraires de dissidents pacifiques et de militants des droits de l’homme, dont certains ont été condamnés à des peines de prison de plusieurs décennies simplement pour avoir publié sur les réseaux sociaux », a-t-elle déclaré.
Une foule d’autres sports ont, comme le Dakar, mis de côté ces préoccupations, avec des événements de football, de cyclisme, de Formule E, de Formule 1 et de boxe de haut niveau ayant tous été organisés dans le pays.
Le rassemblement se termine le 15 janvier sur la frontière maritime orientale du royaume.
AFP 2022