« La France tient à réaffirmer sa solidarité avec le peuple haïtien »
Merci, Madame la Présidente. Je remercie la Vice-Secrétaire générale Amina Mohamed et la Représentante spéciale Helen La Lime pour leurs exposés. Je remercie également l’Ambassadeur Michel Byang pour sa présentation sur la création du Comité 2653. Et je tiens à souligner la présence parmi nous des ministres des Affaires étrangères d’Haïti et de la République dominicaine ainsi que du représentant du Canada.
Comme nous venons de l’entendre, Haïti ne peut plus attendre. La France exhorte la communauté internationale à redoubler d’efforts. Il est urgent de mettre un terme à la spirale de violence et de misère qui touche ce pays.
Je voudrais me concentrer sur quatre points :
Premièrement, la situation sécuritaire appelle une réponse collective plus vigoureuse. La reprise du terminal de Varreux est positive, mais elle ne doit pas masquer la réalité. Le problème reste entier : les gangs multiplient les enlèvements, les violences sexuelles et les homicides, en toute impunité. Face à cela, l’objectif doit rester de soutenir la Police Nationale d’Haïti, qui est en première ligne, beaucoup plus efficacement. Nous savons qu’il a besoin d’équipement, de financement et de formation. Et pour rétablir la sécurité, les autorités haïtiennes ont lancé un appel à la communauté internationale. Nous sommes prêts, avec nos partenaires, à faire davantage pour redresser la situation sur le terrain.
Deuxièmement, la France se félicite du régime de sanctions mis en place à l’encontre des personnalités qui menacent la paix et la sécurité en Haïti. Les sanctions ont un effet dissuasif sur les groupes criminels et sur tous les partisans politiques qui les soutiennent et les financent. La formation du Comité 2653 est positive et nous espérons que, sous la houlette du Gabon, ce Comité pourra faire des propositions rapidement. En plus de ces sanctions, il est également important de reconstruire le système judiciaire en Haïti. Aujourd’hui, elle n’a pas les moyens d’accomplir sa mission. La détérioration des institutions judiciaires sape l’autorité de l’État et menace la sécurité des Haïtiens. La lutte contre l’impunité et le renforcement de la justice pénale doivent être une priorité majeure si nous espérons un jour mettre un terme à la violence.
Troisièmement, nous continuerons d’exhorter les acteurs politiques à trouver un compromis. Le dialogue politique doit aboutir à l’organisation d’élections démocratiques lorsque les conditions de sécurité seront réunies. La France appelle la classe politique à faire preuve de responsabilité pour sortir de l’impasse actuelle.
Quatrièmement, la crise en Haïti est multidimensionnelle, comme l’ont souligné de nombreux orateurs. C’est pourquoi la France s’est engagée à faciliter l’aide humanitaire, notamment face à l’épidémie de choléra qui frappe le pays depuis octobre. La population souffre de la faim, les enfants ne vont plus à l’école et la situation humanitaire se dégrade. La France ne peut se résigner à la situation actuelle, et a notamment augmenté son aide alimentaire à Haïti.
Madame la Présidente,
La France tient à réaffirmer sa solidarité avec le peuple haïtien. Nous continuerons à soutenir résolument le BINUH qui réalise un travail précieux dans des conditions difficiles. Avec l’Organisation internationale de la Francophonie, nous continuerons à mobiliser la communauté internationale pour apporter aux Haïtiens l’assistance nécessaire.
Merci.