Les Macron sont passés de l’autonomie stratégique à l’intimité stratégique

Le jour où la baguette a été ajoutée à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, le président français Emmanuel Macron régalait des centaines d’expatriés de son pays entassés dans une salle caverneuse de l’ambassade de France à Washington. Après avoir vanté le savoir-faire transmis d’une génération à l’autre de boulangers depuis le fond des siècles, il a déclaré que la French touch ne se trouvait pas uniquement dans le boulangerie mais dans d’autres secteurs d’activité qu’il comptait mettre en avant lors de la visite d’Etat de la France aux Etats-Unis la semaine dernière, notamment les énergies nucléaires et renouvelables, les technologies de l’information et l’exploration spatiale. Macron était venu à Washington avec un message clair : Achetez français.

Certes, sa visite d’État, la première de l’administration Biden, n’était pas uniquement mercantile. Le président français a parlé de la nécessité d’une plus grande intimité stratégique entre les deux nations, un terme qu’il a utilisé pour englober des liens plus étroits à la fois dans le commerce et la défense. Il a épinglé des médailles aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et a annoncé un programme visant à étendre l’enseignement du français aux États-Unis.

Mais il y a des problèmes d’intimité. Tout au long du voyage, la délégation française a parlé avec un murmure exaspéré de ce qu’elle a qualifié de concurrence économique transatlantique déloyale. Les diplomates français ont souligné la nécessité de resserrer les relations entre alliés démocratiques et de réduire leurs dépendances économiques mutuelles vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Après trois ans de luttes liées à la pandémie de COVID-19, à la guerre de la Russie en Ukraine et aux crises énergétiques et du coût de la vie qui en ont résulté, il y a fondamentalement un risque que l’Europe sorte affaiblie de tout cela, ce qui est, à ma connaissance, pas dans l’intérêt américain, a déclaré un membre de l’entourage de Macron, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat conformément à la pratique diplomatique, à la veille de la rencontre de Macron avec le président américain Joe Biden.

Le jour où la baguette a été ajoutée à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, le président français Emmanuel Macron régalait des centaines d’expatriés de son pays entassés dans une salle caverneuse de l’ambassade de France à Washington. Après avoir vanté le savoir-faire transmis d’une génération à l’autre de boulangers depuis le fond des siècles, il a déclaré que la French touch ne se trouvait pas uniquement dans le boulangerie mais dans d’autres secteurs d’activité qu’il comptait mettre en avant lors de la visite d’Etat de la France aux Etats-Unis la semaine dernière, notamment les énergies nucléaires et renouvelables, les technologies de l’information et l’exploration spatiale. Macron était venu à Washington avec un message clair : Achetez français.

Certes, sa visite d’État, la première de l’administration Biden, n’était pas uniquement mercantile. Le président français a parlé de la nécessité d’une plus grande intimité stratégique entre les deux nations, un terme qu’il a utilisé pour englober des liens plus étroits à la fois dans le commerce et la défense. Il a épinglé des médailles aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et a annoncé un programme visant à étendre l’enseignement du français aux États-Unis.

Mais il y a des problèmes d’intimité. Tout au long du voyage, la délégation française a parlé avec un murmure exaspéré de ce qu’elle a qualifié de concurrence économique transatlantique déloyale. Les diplomates français ont souligné la nécessité de resserrer les relations entre alliés démocratiques et de réduire leurs dépendances économiques mutuelles vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Après trois ans de luttes liées à la pandémie de COVID-19, à la guerre de la Russie en Ukraine et aux crises énergétiques et du coût de la vie qui en ont résulté, il y a fondamentalement un risque que l’Europe sorte affaiblie de tout cela, ce qui est, à ma connaissance, pas dans l’intérêt américain, a déclaré un membre de l’entourage de Macron, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat conformément à la pratique diplomatique, à la veille de la rencontre de Macron avec le président américain Joe Biden.

Nous avons les moyens de rester compétitifs, a-t-il ajouté. Mais néanmoins, nous n’attendons pas de nos partenaires américains qu’ils nous compliquent la tâche.

Le cœur des plaintes françaises est un ensemble de crédits d’impôt dans la loi sur la réduction de l’inflation destiné à promouvoir les produits énergétiques propres fabriqués aux États-Unis. Les Français considèrent ces crédits d’impôt comme potentiellement préjudiciables à leurs propres entreprises, et s’ils ne sont pas satisfaits de la mise en œuvre, ils pourraient alors porter plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce. Les Européens subventionnent la production d’énergie propre, mais le paquet américain est plus large et plus rapide car les crédits d’impôt prennent effet immédiatement. Macron a fait allusion à la nécessité de resynchroniser les politiques américaines et européennes dans un interview avec Good Morning America lors de sa visite d’État.

La source diplomatique française a déclaré que cette législation n’avait pas atteint le niveau de la trahison qui s’est produite avec le soi-disant pacte de sécurité AUKUS l’année dernière, qui a conduit l’Australie à annuler un important contrat d’achat de sous-marins français. Les relations, alors tendues, se sont depuis dégelées car la guerre en Ukraine a révélé plus de dépendances mutuelles que de points de concurrence.

En effet, Biden et Macron se sont mis en quatre pour manifester publiquement leur affection. Le président français a systématiquement préfacé ses remarques avec son cher Joe. Alors qu’ils entraient ensemble dans le bureau ovale, un journaliste a demandé à Biden pourquoi il avait choisi Macron comme première visite d’État. Biden a simplement répondu : Parce que c’est mon ami.

Mais Paris craint que les nouveaux crédits d’impôt pour les énergies propres ne redirigent une partie des importants flux de capitaux d’investissement à travers l’océan Atlantique. Les États-Unis sont depuis longtemps le plus grand investisseur étranger en France, et les Français craignent que si les États-Unis ont des incitations plus attrayantes pour les produits énergétiques propres, alors certains de ces milliards de dollars pourraient inverser leur cours.

Les États-Unis et l’Union européenne ont créé un groupe de travail de haut niveau pour explorer la question de savoir comment harmoniser leurs incitations pour les produits énergétiques propres. Biden a résumé l’objectif en veillant à ce que nous soyons notre propre chaîne d’approvisionnement, et nous la partageons avec l’Europe et tous nos alliés.

Biden et Macron semblent avoir fait ce que de nombreux couples qui réussissent doivent faire : un compromis. Les deux hommes ont longuement discuté de la guerre en Ukraine lors de leur réunion dans le bureau ovale. Biden a déclaré par la suite qu’il n’avait pas l’intention dans l’immédiat de contacter M. [Vladimir] Poutine, mais il pourrait lui parler si le président russe décide qu’il cherche un moyen de mettre fin à la guerre. Macron, en revanche, est en contact fréquent avec Poutine depuis la Russies Invasion en février.

Un autre haut responsable de la délégation française a décrit la réunion du bureau ovale entre les présidents et leurs conseillers principaux comme une conversation franche entre amis malgré les grondements de mécontentement sur les questions commerciales.

Nous avons exactement la même ambition d’accélérer la décarbonation de notre économie et, d’autre part, d’être plus indépendants de la Chine en termes de production de composants stratégiques, a-t-il déclaré. Vous devez savoir qui sont vos alliés et qui sont vos concurrents. Nous avons tous compris que nous voulons être indépendants de la Chine et aussi de la Russie. Et par conséquent, ilvaut mieux se serrer les coudes que de se tirer une balle dans le pied.

Le président français a voyagé avec un entourage de dignitaires, dont les ministres des finances, des affaires étrangères, de la défense, de la culture, de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui ont organisé des déjeuners de travail et des réunions nocturnes avec leurs homologues à Washington. Entre les cérémonies remplies de salves de 21 coups de canon et d’interprétations de La Marseillaisel’hymne national français, Macron a pris une part active aux réunions pour discuter de l’approfondissement de la coopération sur l’énergie nucléaire civile et l’exploration spatiale.

De Washington, la délégation française s’est rendue en Louisiane, le cœur du pays de l’énergie, où se trouvent certains des plus grands terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Depuis le début de la guerre à grande échelle de la Russie en Ukraine en février, le GNL plus cher a remplacé une grande partie des importations de gaz naturel russe moins chères en Europe. Les Français reprochent à la flambée des prix de l’énergie de placer leurs entreprises, des constructeurs automobiles aux boulangers de la célèbre baguette, en désavantage concurrentiel.

Il était clair que le prix du GNL américain allait être sur la table lorsque les deux présidents se sont rencontrés. Mais les responsables américains se sont hérissés à l’idée que les exportateurs d’énergie américains profitent du nouveau besoin de gaz de l’Europe. Je vais être direct. Nous pensons que c’est une fausse affirmation, a déclaré John Kirby, le principal porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis. Ce qu’entendaient nos partenaires européens, c’est que ces ventes de GNL ont contribué à renforcer leurs stocks à l’approche de l’hiver. Un problème de longue date avec les exportations d’énergie des États-Unis, en particulier vers l’Europe, est la confusion quant au pouvoir de Washington sur les cargaisons qui vont où et à quel prix. Kirby a expliqué que les entreprises privées utilisaient des contrats existants avec des entreprises européennes qui décident elles-mêmes à quel prix elles vont le vendre.

Les présidents français admirent invariablement Brig. Le général Charles de Gaulle, ce n’était donc pas une surprise lorsque Macron a conclu sa visite en se mêlant à la foule dans les rues étroites du quartier français de la Nouvelle-Orléans, comme de Gaulle l’avait fait il y a plus de 60 ans.

Mais de Gaulle n’a jamais dévié de sa conviction que la France devrait tenir l’Amérique à distance, et même la France a récemment appelé l’Europe à affirmer plus d’autonomie par rapport à la domination américaine dans la finance et la défense mondiales. Cependant, les récents défis mondiaux semblent avoir fermement ancré l’esprit de Macron, ne gardant pas Washington à distance, mais adoptant une intimité encore plus grande.

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