Les centristes français ont l’air mesquins après leur boycott du football caritatif | Le spectateur
Il devrait y avoir un match de football caritatif ce soir à Paris entre une équipe de députés et un XI composé d’anciens footballeurs, comme le vainqueur de la Coupe du monde Christian Karembeu et l’ex-star d’Arsenal Robert Pires. Tous les profits estimés à environ 35 000 (32 000) iront à un organisme de bienfaisance qui protège les enfants contre les abus en ligne.
Mais mardi soir, plusieurs députés de gauche se sont désistés faute de pouvoir se résoudre à jouer dans une équipe qui, pour la première fois depuis la création de l’équipe en 2014, comptait des joueurs du Rassemblement national Marine Le Pens.
Dans des déclarations émises par les Verts, Parti socialiste et La France Insoumise, ils ont affirmé que leur participation au match contribuerait à la normalisation du Rassemblement national.
La présidente parlementaire d’Emmanuel Macrons Renaissance, Aurore Berg, a également recommandé qu’aucun membre du parti ne souille sa réputation en échangeant des laissez-passer avec un député de droite. L’un des députés de la Renaissance, Karl Olive, a déclaré qu’il avait l’intention d’ignorer les conseils.
« Dans une autre vie, j’étais journaliste sportif », a-t-il déclaré. « Pendant ce temps, j’ai commenté des matchs impliquant l’équipe nationale qui comportaient des joueurs du Paris Saint-Germain et de l’Olympique de Marseille. » (rivalité la plus acharnée du football français).
Le parti républicain de centre-droit a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se retirer car ce qui est en jeu, c’est le chèque pour les enfants.
Le député du Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, a qualifié le retrait de ridicule, commentant :
«Le sport est censé rassembler les gens, même les pays en tension font du sport ensemble. Les Français jugeront très sévèrement ce sectarisme et ces mesquineries indignes des valeurs sportives.
L’électorat peut aussi être tenté de juger les actions de ces hommes politiques comme un signe de leur mépris de la démocratie. Outre Macron, Le Pen est l’homme politique le plus populaire de France ayant atteint le second tour des présidentielles en 2017 et 2022 ; son parti a remporté 89 sièges aux élections législatives de juin, ce qui en fait le deuxième plus grand parti derrière la Renaissance de Macron. C’est à ce moment-là qu’ils se sont normalisés.
Si certains de ceux de la gauche refusent de jouer au football avec leurs adversaires politiques, alors quelle chance de travailler ensemble pour le bien du pays ? En juin, Macron a appelé la coalition de gauche NUPE et le Rassemblement national Le Pens à faire preuve de « responsabilité et de coopération » dans le parlement divisé à un moment où la France est confrontée à des défis sur plusieurs fronts.
Se retirer d’un match de football caritatif à une heure tardive n’est pas seulement irresponsable ; c’est immature et égoïste. L’idéologie avant la charité, et tant pis pour le concept chéri d’inclusivité.
Ce n’a pas été un bon mois pour la gauche européenne, avec les défaites électorales en Suède et en Italie. En France, deux députés de haut niveau, Adrien Quatennens, considéré par beaucoup comme le successeur de Jean-Luc Melenchon, et Julien Bayou, le chef charismatique des Verts, ont démissionné après des accusations de violence domestique et psychologique respectivement (Bayou a démenti les accusations).
Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour venir à bout de tous les moralistes.
Le match se poursuit mais le petit retrait renforcera probablement l’impression chez beaucoup que la gauche française d’aujourd’hui est intolérante et déraisonnable, et en l’occurrence, dépourvue de compassion. Ils ont marqué un but spectaculaire contre leur camp.