« Il n’y aura pas de paix durable en Syrie sans politique (…)
Je remercie Mme Rochdi, M. Griffiths et M. Darwish pour leurs interventions.
Il n’y aura pas de paix durable en Syrie sans règlement politique. La situation sur le terrain reste instable car la guerre n’est pas encore terminée. Le processus politique est au point mort. La commission constitutionnelle ne se réunit plus. Le régime n’a accepté de partager aucune information sur la mise en œuvre du dernier décret d’amnistie.
Après onze ans de conflit, les Syriens ont le droit de bénéficier d’une paix durable comme le souligne la résolution 2254, adoptée à l’unanimité. L’une des dispositions de cette résolution souligne que le cessez-le-feu et la mise en œuvre d’un processus politique tangible vont de pair. La France soutient l’Envoyé spécial pour avancer dans cette direction.
Alors que le nombre de personnes disparues en Syrie est estimé à plus de 100 000, le régime refuse toujours de publier des listes de prisonniers ou de délivrer des certificats de décès. Cette attitude est l’un des nombreux exemples qui démontrent clairement le manque de respect des régimes pour les droits de l’homme et le plus cruellement pour son propre peuple.
Dans ce paysage morne, je tiens particulièrement à remercier Mr Darwish pour son courage et son travail en faveur des personnes disparues et de la liberté d’expression. La France se félicite de la publication du rapport du Secrétaire général sur les personnes disparues.
Je le répète, la lutte contre l’impunité reste une priorité pour la France, les responsables des crimes commis en Syrie devront répondre de leurs actes. En l’absence de toute avancée dans le processus politique, les positions françaises et européennes sur la levée des sanctions, la normalisation et la reconstruction restent inchangées.
Quelques semaines après le renouvellement du mécanisme humanitaire transfrontalier pour seulement six mois, on constate les difficultés opérationnelles que cela crée sur le terrain : augmentation des coûts due à la fois à l’inflation et à la durée raccourcie du renouvellement, et incertitude pour les acteurs humanitaires. À l’approche de l’hiver, nous devons nous assurer que la communauté humanitaire sera en mesure de répondre aux besoins.
Les progrès en matière d’accès transversaux doivent bien sûr se poursuivre, mais ils ne suffiront pas. En effet, les opérations transfrontalières représentent en moyenne 800 camions d’aide traversant la frontière turque chaque mois. Il est donc impératif que le dispositif d’aide humanitaire transfrontalière soit reconduit en janvier prochain, pour au moins un an.
Je rappelle également que toutes les parties, en particulier le régime syrien, doivent protéger les civils et garantir le plein accès humanitaire. Le respect du droit international humanitaire s’impose à tous.