150 personnes arrêtées dans toute la France lors de la deuxième nuit d’émeutes après que la police a abattu un adolescent
Des commissariats, des écoles et des mairies ont été « incendiés ou attaqués ».
PARIS et LONDRES – Des manifestants ont incendié des voitures et des bâtiments à travers la France lors d’une deuxième nuit de troubles violents depuis que la police a abattu un adolescent dans la banlieue parisienne.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est adressé à Twitter jeudi matin pour dénoncer la « nuit d’une violence insupportable ». Il a déclaré que 150 personnes avaient été arrêtées dans tout le pays alors que des postes de police, des écoles et des mairies étaient « incendiés ou attaqués ».
« Soutien aux policiers, gendarmes et pompiers qui font face avec courage », a tweeté Darmanin. « Honte à ceux qui n’ont pas appelé au calme. »
Plus tard, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur a annoncé que 40 000 agents des forces de l’ordre seraient déployés dans tout le pays jeudi soir pour réprimer d’éventuelles violences. Quelque 5 000 de ces officiers seront mobilisés dans la capitale et sa proche banlieue, selon Darmanin.
Alors que les tensions sont restées les plus fortes en région parisienne, les émeutes se sont propagées à d’autres villes de France mercredi soir, dont Lille et Rennes au nord et Toulouse au sud.
Le président français Emmanuel Macron a qualifié la violence « d’injustifiable ».
Les troubles de la nuit précédente se sont concentrés dans la banlieue parisienne de Nanterre, où la fusillade mortelle a eu lieu. Au total, 31 personnes ont été interpellées, 25 policiers ont été blessés et 40 voitures ont été incendiées mardi soir, selon Darmanin. En réponse, le ministre de l’Intérieur a ordonné mercredi le déploiement de plus de 2 000 agents des forces de l’ordre en région parisienne et dans d’autres grandes villes pour « maintenir l’ordre ».
Un conducteur de 17 ans a été abattu par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre mardi matin. L’officier a ensuite été arrêté pour suspicion d’homicide involontaire dans le cadre d’une enquête en cours sur l’incident, selon le bureau du procureur local.
Lors d’une conférence de presse jeudi matin, le procureur de Nanterre a déclaré que l’officier ne remplissait pas les conditions pour décharger son arme et resterait en garde à vue dans l’attente de son procès.
L’Inspection générale de la police nationale française, qui enquête sur les allégations d’inconduite policière, mène également une enquête sur la fusillade mortelle.
Les avocats de la famille de la victime l’ont identifié comme étant Nael M., 17 ans, et ont déclaré qu’ils avaient l’intention de porter plainte contre l’officier qui a tiré le coup mortel et un autre officier qui se trouvait sur les lieux.
La mère de Nael a appelé les gens à la rejoindre dans les rues de Nanterre jeudi après-midi pour une marche. Des manifestations à l’échelle nationale devraient également avoir lieu.
Le président français et le ministre de l’Intérieur ont tous deux appelé au « calme » alors que les autorités enquêtent sur la mort de l’adolescent. Macron et Darmanin ont tenu une réunion de crise jeudi matin, et tous les ministres ont été invités à annuler leurs engagements dans les prochains jours.