120 artistes dénoncent la nouvelle taxe européenne sur les ventes qui fera grimper le prix de l’art en France

Environ 120 artistes français ont signé un Le Monde éditorial qui dénonce une nouvelle directive fiscale de l’Union européenne qui menace d’augmenter considérablement le coût de la vente d’art en France.

Certains s’étonneront sans doute de voir des artistes prendre la plume à l’occasion d’une telle mesure. C’est que cette directive, si elle est transcrite telle quelle dans le droit français, est une menace pour la scène artistique française, écrivent les signataires.

Parmi les signataires figurent Zineb Sedira, qui a récemment représenté la France à la Biennale de Venise, et Gérard Garouste, qui présente actuellement une rétrospective au Centre Pompidou. Daniel Buren, Orlan, Fabrice Hyber, Julian Charrire, JR, Annette Messager, Matthew Lutz-Kinoy, Ugo Rondinone et Martial Raysse étaient également parmi ceux qui ont signé la lettre.

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La lettre poursuit : C’est bien tout un écosystème qui est en danger, auquel les institutions, le marché et nous, les artistes, participons. Pour quoi faire ? Dans un système mondialisé où nos œuvres sont vendues au même prix à Paris, Bruxelles, Londres. , Hong Kong ou New York, la multiplication par quatre de cette TVA découragerait tout achat d’œuvres en France, et donc leur circulation et in fine leur présence en Europe et en France.

La nouvelle directive fiscale de l’UE, adoptée à l’unanimité par la Commission européenne le 5 avril 2022, augmenterait la taxe sur les ventes à l’importation de biens, y compris les œuvres d’art, de 15 % à 20 % pour l’ensemble des 27 membres de l’UE. La directive réduirait également un système de marge utilisé par les concessionnaires français pour limiter le montant de la TVA payée pour les travaux individuels. L’adoption de la TVA est passée inaperçue jusqu’au quotidien financier françaisLes Échos a publié un rapport à la fin du mois dernier explorant ses implications démesurées pour le marché français de l’art et des antiquités.

Le rapport indique que la TVA aurait un impact catastrophique sur le marché de l’art en plein essor en France, qui a connu une augmentation des ventes d’art mondiales, passant de 3% de toutes les transactions de ce type en 2001 à 7% en 2021. Au cours de la dernière décennie, méga- les entreprises David Zwirner et Hauser & Wirth ont établi des avant-postes dans la capitale française, tandis que l’inauguration d’Art Basel Paris+l’an dernier a attiré quelque 40 000 participants lors de sa course.

Le succès du marché français peut être en partie attribué à son implication dans la taxe à l’importation la plus basse de l’UE sur l’art et les antiquités, qui s’élève à 5,5 %. C’est considérablement inférieur à la taxe adoptée par les pays de l’UE avec des économies d’art comparables, comme l’Allemagne (19 %) et l’Espagne (21 %).

En février, Frances Comit Professionnel des Galeries Dart (CPGA) a annoncé qu’elle ferait pression sur le gouvernement français pour une exception à la nouvelle TVA. Dans un communiqué, l’organisme indique alerter le ministère de la Culture pour obtenir une dérogation pour les oeuvres d’art de Bercy. [the Ministry of Finance], ou que la France négocie un moratoire au niveau européen. L’organisation a ajouté dans son communiqué de presse que la directive profiterait démesurément aux concurrents directs du marché de l’art français, les États-Unis, la Suisse, Hong Kong et le Royaume-Uni (qui était positionné avant le Brexit comme le point d’entrée des acheteurs internationaux sur le marché de l’UE ).

La culture a besoin de circuler, de se partager pour rayonner en France, en Europe et dans le monde, écrivent les artistes dans Le Monde. A l’heure où toutes les grandes puissances mettent en œuvre de puissantes stratégies de soft power culturel, comment se fait-il que l’Europe et notre pays, celui qui a inventé l’exception culturelle, renoncent à leurs richesses ?

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